Chronique du jour : DECODAGES
LES �CONOMIES ARABES DU MOYEN-ORIENT
Du p�trole - et c�est tout !


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

Les �conomies arabes du Moyen-Orient Riches et fragiles
On associe traditionnellement le Moyen-Orient � la manne p�troli�re. Il faut rappeler pourtant qu�ici, il y a bien les pays exportateurs de p�trole : ceux de la p�ninsule Arabique (Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Kowe�t, Qatar, Irak).
Mais il y a aussi les pays importateurs de p�trole. Ceux du Proche-Orient (Jordanie, Syrie, Liban).
Les pays exportateurs d�hydrocarbures
Le premier exportateur mondial de p�trole est l�Arabie saoudite, dont les exportations de brut repr�sentent 90% des exportations totales du pays. Les Emirats arabes unis (EAU) sont le 3e exportateur mondial. L�Arabie saoudite, l�Irak, les EAO et le Kowe�t sont parmi les 10 premiers d�tenteurs de ressources p�trolif�res au monde.
P�trole
R�serves av�r�es et Production (% du total - 2009)


Gaz - r�serves av�r�es et production
(% du total 2009)


(Qatar : 3e rang des r�serves mondiales de gaz naturel). Pour tous ces pays, les exportations de p�trole et de gaz restent la principale ressource budg�taire et financi�re.



Les pays du Proche-Orient
La Jordanie et le Liban ne disposent pas de r�serves de p�trole, la Syrie des r�serves en fort d�clin. Dans ces pays, l��conomie repose sur les secteurs des services : services financiers, tourisme, transport. Au Liban, au cours de ces quinze derni�res ann�es, le secteur du commerce de gros et de d�tail, le secteur des t�l�communications et le secteur financier se sont fortement d�velopp�s. En Jordanie, ce sont les secteurs du tourisme, des transports et de l�immobilier qui p�sent lourd dans le PIB : 60%. Depuis pr�s de dix ans, la Syrie et la Jordanie se sont engag�es dans un processus de lib�ralisation �conomique et financi�re, fait de signature d'accords de libre-�change (la Syrie avec la Turquie et rejoignant la Zone arabe de libre-�change) et la Jordanie adoptant une nouvelle loi sur les IDE.
Les IDE dans les pays arabes du Moyen-Orient (en milliards USD - 2002 - 2009)



En Arabie saoudite et aux EAU, les IDE entrants sont concentr�s surtout dans le secteur p�trolier. Au Qatar, au Liban, il s�agit surtout d�IDE dans le secteur financier. Il faut rappeler que les EAU, l�Arabie saoudite, le Bahre�n, le Kowe�t, le Qatar et Oman sont r�unis depuis 1981 dans une organisation r�gionale, le CCG : le Conseil de coop�ration du Golfe. Cette int�gration �conomique r�gionale a �t� renforc�e par un projet d�union mon�taire (duquel se sont retir�s cependant les EAU et Oman) et la ratification de la cr�ation d�un conseil mon�taire en d�cembre 2009 �dont l�aboutissement semble n�anmoins encore lointain� (in. Flash Eco.� Natixis - 13, octobre 2010. n �538).
L�aisance financi�re : R�serves et fonds souverains :
Nous savons que la p�riode d�avant-crise a �t� marqu�e par un march� p�trolier mondial favorable aux pays producteurs exportateurs : forte hausse des prix soutenus, une forte demande mondiale et une r�gulation de l�offre respect�e par les pays membres de l�Opep. Les pays producteurs du Golfe ont ainsi accueilli d'importantes ressources financi�res sous forme de r�serves de change et de constitution de fonds souverains. Ainsi, le fonds souverain d�Abou Dhabi, ADIA, est le premier fonds souverain au monde avec des ressources de 630 mds USD.
Fonds souverains et r�serves de change des pays du Moyen-Orient


(Source : FMI, Natixis, SWF)
On peut constater l�importance des ressources financi�res disponibles dans les pays p�troliers du Golfe. L�Arabie saoudite, pour 400 mds USD, et le Kowe�t, pour 55 mds USD soit 56% du PIB, pour ne citer que ces deux pays, ont mis en �uvre d�importants programmes publics d��quipement : infrastructures hydrauliques, �ducation, sant�. On peut cependant relever une sorte de paradoxe : alors que les ressources financi�res disponibles dans les pays p�troliers sont �normes, la dette ext�rieure de ces pays est toujours l� : 22,5% du PIB pour l�Arabie saoudite, 55,5% du PIB pour les EAU, 24% du PIB pour le Kowe�t, 100% pour l�Irak. Ces pays ont choisi de financer leurs investissements par l�endettement ext�rieur, profitant d�un contexte mondial de taux d�int�r�t tr�s bas avant la crise.
A retenir
Beaucoup d�argent mais des �conomies peu diversifi�es, une tr�s forte d�pendance alimentaire, une absence d�industries significatives. Des efforts d�investissement concentr�s principalement sur les secteurs de la construction et de l�immobilier, des activit�s financi�res et bancaires en expansion, des investissements directs �trangers sortants, c�est-�-dire r�alis�s en dehors du pays et de plus en plus dans la r�gion d�Afrique du Nord. La croissance �conomique reste insuffisante comme le montre le tableau suivant :



Les pays du Proche-Orient :
Jordanie, Syrie, Liban Il y a ici le revers de la m�daille. Autant les pays de la p�ninsule Arabique sont riches et prosp�res (gr�ce � l�or noir), autant ceux du Proche-Orient sont pauvres et d�pendants des apports ext�rieurs.
� La Syrie finance son d�ficit courant par l�investissement intra-r�gional.
� Le Liban souffre de vuln�rabilit�s financiers structurelles. En 2006, le ratio dette publique/PIB a atteint 180% ! � le financement de l�Etat est assur� par le secteur bancaire � les capitaux provenant des transferts de la diaspora, et les investissements des pays du Golfe ont permis d�accumuler des r�serves de change �valu�es � 30,7 milliards USD en mai 2010. L��conomie du Liban, c�est le secteur bancaire, les transferts de la diaspora, les IDE des pays du Golfe. La Jordanie affiche d�importants d�s�quilibres budg�taires et ext�rieurs. Le d�ficit budg�taire est structurellement �lev� ( -8,6% du PIB en moyenne sur la p�riode 1990-2009). La Jordanie est aussi d�pendante des aides financi�res internationales (4% du PIB). Enfin, les IDE repr�sentent 8% du PIB. La Jordanie, petite �conomie ouverte, repose aussi sur le transfert des migrants (12% du PIB) et les recettes du tourisme (12% du PIB). Comme on peut le constater, la Jordanie reste une �conomie particuli�rement sensible aux chocs ext�rieurs.

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