Actualités : RENCONTRE SUR LA CÉRÉALICULTURE
Les fellahs posent leurs problèmes


Des représentants des agriculteurs ont profité de la rencontre tenue hier à l'Institut national de vulgarisation rural de Saïd-Hamdine pour parler de leurs préoccupations.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - «La céréaliculture en Algérie» a été le thème de cette journée qui a réuni plusieurs professionnels. Des responsables locaux ont profité de l’évènement pour poser, devant des responsables du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les problèmes qui embarrassent les fellahs. Prenant la parole lors de l’ouverture des débats, le président de la Chambre agricole de Mila a indiqué que les fellahs de la région disposent d’un matériel vétuste. «Ils sont mal équipés. Si vous traversez le pays d’est en ouest, vous ne trouverez pas une seule bonne charrue !» Il a ajouté que la maintenance des équipements constitue un véritable problème. «Les seuls formateurs qui sont disponibles sont ceux des coopératives. Leur formation est dépassée et ils ne peuvent s’occuper des nouvelles machines», a-t-il dit, tout en précisant que le problème de la semence persiste à Mila. «Nous sommes en décembre et de nombreux agriculteurs n’ont pas reçu encore leurs semences ! Nos agriculteurs n’ont pas leurs semences à temps ! Ce n’est pas normal ! D’autres n’ont pas le choix de la variété.» Un autre responsable de la wilaya de Constantine a évoqué la problématique des engrais. Les engrais sont inaccessibles et indisponibles. Pourtant, ils sont destinés à apporter aux plantes des compléments d'éléments nutritifs, de façon à améliorer leur croissance et à augmenter le rendement et la qualité des cultures. Les analyses des sols pour mieux exploiter les surfaces agricoles, l’indisponibilité de la variété des semences et de l’équipement ont également été soulevées par différents responsables locaux. Le représentant de la Chambre de Sidi Bel-Abbès a arraché le micro pour aborder longuement les obstacles qui entravent l’évolution de la productivité dans la région. «Si les fellahs disposaient du matériel nécessaire, ils travailleraient beaucoup plus. Parfois, l’on nous exige des documents administratifs, c’est décourageant ! L’Etat a consenti des efforts énormes, on le sait, mais faut sortir des bureaux et aller voir ce qui se passe sur le terrain. Le terrain Messieurs !» a-t-il insisté. En réponse à ces interrogations, Zeghouane Omar, directeur de l’Institut technique des grandes cultures, a indiqué que l’Etat algérien a énormément fourni pour accompagner les agriculteurs. «L’Etat paie jusqu’à 60 % des machines que les agriculteurs achètent. Il y a également l’option du crédit sans intérêt. Que voulez-vous de plus ? C’est beaucoup !» Quant à la disponibilité des machines agricoles, il a reconnu que les choses sont plus lentes. «Cette année, nous avons importé 480 moissonneuses-batteuses. En 2011, ça sera 500. Pour l’équipement, il faut être patient, cela viendra. Nous ne pouvons pas rattraper un retard de 20 ans rapidement. Alors, il faut se montrer patient», a-t-il lancé aux présents.
I. B.

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