Monde : WIKILEAKS
Publication d’une liste secrète de sites que les USA estiment sensibles


Le site WikiLeaks a publié une liste secrète de sites industriels et infrastructures sensibles à travers le monde que les Etats-Unis veulent protéger d'attaques terroristes, car leur perte, selon le département d'Etat, «affecterait de manière significative» la sécurité américaine.
Révélations qui devraient mettre Washington encore plus dans l'embarras et renforcer les critiques envers Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, recherché par la police suédoise et en fuite. Dans cette liste publiée dans la nuit de dimanche à hier et qui couvre de nombreux pays, à l'exception des Etats-Unis, figurent des câbles sous-marins de télécommunications, des ports, des barrages, des oléoducs et gazoducs, des mines et des entreprises fabriquant notamment des produits pharmaceutiques importants pour la santé publique. Contenant des centaines de sites et infrastructures sensibles, la liste couvre tous les continents. Outre des infrastructures stratégiques, elle recense, entre autres, le canal de Panama, une mine de cobalt en République démocratique du Congo, d'autres mines en Afrique du Sud et Amérique latine ainsi que des entreprises pharmaceutiques produisant des vaccins en Allemagne, en Australie, au Danemark, en France et en Italie. Le câble du département d'Etat datant de février 2009 demande aux représentations diplomatiques américaines de recenser les «infrastructures sensibles et ressources-clés» à l'étranger «dont la perte affecterait de manière significative la santé publique, la sécurité économique et/ou la sécurité nationale des Etats-Unis». La mise à jour de cette liste visait à «prévenir, dissuader et neutraliser ou atténuer les effets d'actes terroristes visant à détruire, bloquer ou exploiter» ces infrastructures. WikiLeaks répond par avance aux critiques sur cette nouvelle publication, estimant sur son site que la demande révélée «affaiblit encore les affirmations du gouvernement américain selon lequel les membres de ses ambassades ne jouent pas de rôle dans la collecte du renseignement». Soulignant que la liste ne donne «aucune indication de localisation exacte, des mesures de sécurité ou des vulnérabilités » des sites, l'organisation relève qu'elle était accessible à 2,5 millions de personnes habilitées, «une très large distribution pour des informations prétendument aussi sensibles». La liste mentionne trois sites sensibles au Royaume-Uni appartenant au groupe britannique BAE Systems, numéro un mondial de l'armement et de la défense. Le gouvernement britannique a «condamné sans équivoque» cette nouvelle «publication non autorisée d'informations secrètes». «Ces fuites et leur diffusion sont préjudiciables à la sécurité nationale aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et ailleurs», a déclaré un porte-parole de Downing Street. WikiLeaks, site créé par l'Australien Julian Assange, spécialisé dans la révélation de documents secrets, a commencé le 28 novembre la diffusion progressive de 251 287 télégrammes diplomatiques américains. Les fuites ont provoqué l'émoi dans de nombreux pays, dont les Etats-Unis qui les ont qualifiées de «criminelles» et étudient la possibilité de poursuites contre M. Assange. La traque de M. Assange, recherché dans une affaire de viol en Suède, semble avoir des «motivations politiques », a estimé dimanche un de ses avocats, Me Mark Stephens, opinion contestée par le procureur suédois. Me Stephens s'est aussi dit inquiet d'une possible extradition de Julian Assange vers les Etats-Unis, une fois qu'il aura été arrêté et confié à la police suédoise.

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