Actualités : LES OPÉRATEURS PRIVÉS REJETTENT LE NOUVEAU DISPOSITIF DE L’ONIL
La crise du lait est loin d’être finie


Les producteurs de lait privés contestent la non concertation avec le partenaire social dans l’élaboration du nouveau dispositif de l’ONIL, fixant le mode d’approvisionnement en poudre de lait. La fédération agroalimentaire saisira aujourd’hui, officiellement, le ministre de l’Agriculture pour demander le report de la date fixée pour le retrait du nouveau cahier des charges, en attendant de trouver une issue.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - C’était plus que prévisible. Les producteurs de lait privés avaient, dès l’annonce du nouveau dispositif de l’ONIL fixant le mode d’approvisionnement en poudre de lait subventionnée et les conditions de production et de distribution de lait pasteurisé conditionné en sachet plastique polyéthylène (LPC), affiché leur mécontentement. Certains ont menacé de baisser rideau et d’autres d’aller carrément vers une grève illimitée. La fédération agroalimentaire, une section de la confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), a alors pris la décision de réunir l’ensemble des acteurs privés de la filière, afin de s’entendre sur une action commune. Ce nouveau dispositif a ainsi réussi à souder les rangs des acteurs de cette filière, qui étaient jusque-là divisés. Cette réunion tant attendue a finalement eu lieu hier au siège de la fédération agroalimentaire, et a abouti au rejet du nouveau dispositif de l’ONIL. La fédération agroalimentaire compte aujourd’hui saisir par écrit le ministre de l’Agriculture Rachid Benaïssa, pour lui demander de reporter la date (12 décembre) du dernier délai fixé pour le retrait du nouveau cahier des charges auquel ils doivent se soumettre pour intégrer le dispositif en question. La décision prise par l’ONIL de distribuer à part égale la poudre importée entre les 15 laiteries étatiques et les 88 laiteries privées, ce qui réduira considérablement la capacité de production de ces dernières, semble être le chapitre le plus contesté. Ce nouveau dispositif cher à l’ONIL et fortement appuyé par le ministre de l’Agriculture risque d’être à l’origine d’une nouvelle crise dans la filière, car de leur côté, les opérateurs privés ne semblent pas être prêts à l’accepter. Après une pénurie cyclique qui a débuté au mois de juin dernier, les choses ont fini par prendre des tournures inquiétantes. Les laiteries étatiques seront-elles capables d’assurer l’approvisionnement du marché dans le cas où les privés optent pour une grève ? La crise du lait semble loin d’être terminée.
M. M.

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