Actualités : APRÈS DE LONGS TRAVAUX DE RESTAURATION
Notre-Dame d’Afrique retrouve ses fidèles


«Notre-Dame d’Afrique priez pour nous et pour les musulmans», est-il écrit en arabe, en tamazight et en français, sur le mur de l’abside derrière l’autel de la basilique de Notre-Dame d’Afrique à Alger.
Kader Bakou - Alger (Le Soir) - La deuxième tranche des travaux de restauration de cet édifice religieux a été achevée et il ne reste que la réouverture officielle de la basilique (selon des habitants du quartier, elle est programmée pour la journée d’aujourd’hui). D’ailleurs, depuis environ une semaine, le quartier connaît des opérations d’embellissement : réfection de la chaussée, peinture, plantation d’arbres, etc. Ceci est visible dès l’entame de la partie de l’ex-rue Cardinal- Verdier, parallèle à l’hôpital Lamine- Debaghine, à la sortie ouest de Bab-El-Oued. D’autres travaux concernent la route menant au cimetière européen de Bologhine, jusqu’au promontoire sur lequel est bâtie la basilique. Entrée dans sa phase active en 2006, la première tranche des travaux de restauration de l’imposant édifice a été terminée en septembre 2008. Les deux tranches sont supervisées par l’architecte marseillais Xavier David, qui a déjà mené pareille mission à Notre-Dame-dela- Garde de la ville de Marseille. Ces travaux de restauration sont confiés à une entreprise française associée à des compétences algériennes. Ces travaux sont également une sorte de chantier-école qui donne l’occasion à de jeunes professionnels algériens de se former (et de se perfectionner) aux métiers de la taille de la pierre et de la maçonnerie sur patrimoine ancien. La basilique d’Alger a été inaugurée en 1872, après 14 ans de travaux. L’architecte Jean-Eugène Fromageau l’avait conçue sur un plan byzantin, la surmontant d’une coupole. Bâtie sur un promontoire de 124 mètres, elle domine le quartier de Bologhine (ex-Saint-Eugène) et les cimetières européen et israélite. A l’entrée de ce dernier, on peut lire en français et en hébreu : «Ici se rencontrent le riche et le pauvre. C’est l’Eternel qui a créé l’un et l’autre.» Notre-Dame d’Afrique est aussi considérée comme le miroir et le pendant de Notre-Dame-de-la-Garde située sur les hauteurs de Marseille, de l’autre côté de la Méditerranée. L’orgue de la basilique provient de la villa Georges d’Alger, où il avait été installé en 1912 en présence du compositeur, pianiste et organiste française Camille Saint-Saëns. A la mort des propriétaires en 1930, l’orgue sera transféré à la basilique d’Alger. Mis en réfection en 2001 à Vaisonla- Romaine, il sera remonté dans la même basilique le 31 mai 2002, ce qui lui permettra, ensuite, d’abriter des concerts de chants dans le cadre du Festival culturel européen en Algérie (une manifestation annuelle se déroulant durant tout le mois de mai). Les gens qui entrent dans ce lieu de culte chrétien (catholique) remarquent, au-dessus, une statuette de La Vierge et à gauche, une statue de Mgr Lavigerie. L’intérieur est comme un musée avec ses icônes, ses mosaïques et son vitrail. Après ces travaux de restauration, la basilique de Notre-Dame d’Afrique, qui a souffert de l’usure du temps, des vents marins et du séisme de 2003, a pris un sacré «coup de jeune». De l’extérieur, sa couleur est devenue plus claire, ce qui la fait ressembler davantage à une… mosquée !
K. B.

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