La grogne estudiantine suscitée par les nouvelles conditions fixées aux étudiants du système classique désireux de s’inscrire au Master ne cesse de s’amplifier à l’université Abderrahmane-Mira de Béjaïa.
En grève illimitée depuis mercredi passé, les étudiants du campus d’Aboudaou, qui ont été rejoints dans leur mouvement dimanche dernier par ceux du campus de Targa Uzemour, sont sortis dans la rue, hier, pour exprimer leur colère et réitérer leurs revendications. Entre autres réclamations majeures mises en avant par les étudiants protestataires, «le maintien du système classique et du concours de Magister avec plus de postes, ainsi que l’accès au Master sans conditions pour tous les licenciés 2010 et les promotions futures». Prenant le départ du campus d’Aboudaou, les milliers de marcheurs ont rejoint un peu plus de neuf kilomètres plus loin le campus de Targa Ouzemour, de l’université Abderrahmane-Mira, où un rassemblement a été observé devant le rectorat. Au sein des manifestants, c’est le même sentiment de profonde inquiétude quant à leur avenir qui est affiché. Prenant la parole lors d’un meeting improvisé lors du regroupement, un représentant du comité pédagogique des étudiants a fait lecture d’une déclaration expliquant que «la généralisation du système (LMD) engendre la mise à mort de l’ancien système, l’arrêt net du cursus universitaire sans passerelle vers le nouveau système, imposant une spécialisation précoce, la réduction des années d’études, un climat de concurrence, freinant le travail collectif, l’échange, la transmission et l’accroissement du savoir». Dans la plate-forme des doléances des étudiants est demandé également «l’amélioration de l’encadrement sur les plans qualitatifs et quantitatifs. La construction d’un CHU pour les étudiants en médecine, l’accès libre et gratuit à l’Ecole d’enseignement intensif de langues (CEIL), réduire la surcharge (20 étudiants par groupe) (...) et la prise en charge de stages par l’université». Par ailleurs, Hamid Arkoub, le responsable de la pédagogie au niveau de l’université Abderrahmane- Mira, qui intervenait sur les ondes de la radio locale, a tenu à rassurer que l’accès au master est «gelé uniquement pour l’année universitaire en cours». Il a précisé qu’il ne s’agit pas «d’un arrêt définitif». «Le gel de l’accès au master permettra de faire le bilan de la nouvelle architecture de l’enseignement supérieur, à savoir le système LMD», a-t-il expliqué en substance.
A. Kersani

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