Régions : MILIANA (AÏN-DEFLA)
On démolit pour reconstruire


Au quartier les Cerisiers à l’est de la ville de Miliana, il a suffi que cette saison soit plutôt pluvieuse, pour s’apercevoir que des dizaines de blocs d’habitations ont été construits là où il ne fallait pas.
Ces blocs, minés par les eaux souterraines, ont commencé à se délabrer et s'affaisser en mettant en danger la vie de dizaines de familles, qu’il a fallu installer ailleurs. De ce fait, 24 logements ont déjà été rasés et 14 autres le seront incessamment. C’est ce que vient d’ordonner le directeur de l’exécutif de wilaya en visite d’inspection sur le site mercredi dernier. A titre préventif et pour préserver la ville de Miliana des eaux de ruissellement, d’infiltration et des inondations, un canal de protection est en cours de construction, avec un taux d’avancement des travaux de 80%. Par ailleurs et selon les services de l’hydraulique, 15 communes sont concernées par un programme similaire comprenant 18 opérations pour un montant total à l’échelle de la wilaya de 368 milliards de cts. S’agissant des aménagements à entreprendre au niveau du site les Cerisiers, murs de soutènement et amélioration du cadre urbain, une enveloppe de 14 milliards a été octroyée dont l’exécution est confiée à la direction de l’urbanisme. Il faut dire que la commune de Miliana et depuis plusieurs années se trouve prisonnière de sa situation géographique, avec un relief qui ne lui permet ni de gravir le flanc abrupt de la montagne du Zaccar, ni de s’étendre à l’est ni à l’ouest, l’unique solution est donc une extension vers le sud et l’empiètement sur les terres privées de l’Etat. C’est ce qui vient d’être décidé puisqu’un espace de 30 ha au sud-est de la ville vient d’être intégré au PDAU partant de Sidi-Sbaâ jusqu’au lieudit Sidi-Bouziane. Selon les exposés du directeur du logement et des équipements publics (Dlep) et le directeur de l’urbanisme et de la construction, 1 348 logements vont être construits sur ce site, 300 étant déjà lancés et 70 en construction. Ce nouveau site comprendra toutes les structures d’accompagnement. «Ce sera en quelque sorte la nouvelle ville», nous précisera un élu local. Miliana voit aussi sa carte de l’éducation se renforcer avec un nouveau lycée et un CEM dans le quartier «est», El Hamama. Par ailleurs, on indique que les lycées Abdou et Ferroukhi, lycées dont l’histoire se confond avec celle de la ville, mais qui souffrent de vétusté, viennent de bénéficier chacun d’une enveloppe de 10 milliards de cts pour leur rénovation. «Ville d’arts et d’histoire», comme se plaît-on à la qualifier, Miliana veille à sauvegarder ce cachet de ville ancienne qui a connu les grands bouleversements historiques de la région. Aussi, tout ce qui se construit se fait en conformité avec ce cachet, depuis l’entrée sud de la ville jusqu’à l’esplanade qui offre une vue imprenable sur la plaine du Cheliff. En contre-bas de de cette esplanade trône désormais la stèle érigée à la mémoire du héros national, Ali Amar dit «Ali La Pointe» non loin du complexe historique de Sidi Ahmed Benyoucef, le saint tutélaire de la ville, complexe en cours de restauration. A cet effet, une enveloppe de 10 milliards de cts lui a été dégagée. A noter cependant au passage, que Miliana et El-Khemis que séparent 9 km uniquement, finiront un jour par ne former qu’une seule et même ville au fur et à mesure du développement urbanistique de chacune de ces deux cités qui ont entretenu des liens étroits depuis des siècles, des liens économiques, sociologiques et même historiques.
Karim O.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable