Par Mourad N.
L�espionnage informatique s�invite cette fois-ci dans le bric-�-brac qu�est l�Audiovisuel Ext�rieur de France (AEF), holding chapeautant France 24 et RFI. Une obscure collaboratrice de �la reine� Christine Ockrent (la num�ro 2 de l�AEF) aurait pomp�, depuis son domicile, les ordinateurs des principaux dirigeants de cet AEF. Apr�s expertise et enqu�te, le piratage informatique s�est av�r� explosif, la collaboratrice poursuivie en justice est licenci�e...
Reste la m�re Ockrent vers qui vont tous les soup�ons de �commanditaire � et le brouillage de pistes visant � m�nager la femme du d�sormais ex-ministre des AE, Bernard Kouchner. Elle, mod�le de la profession, ne soutenant que le minimum de coll�gues, ne faisant que des reportages convenus, ne flattant que les grands, serait-elle dans le collimateur ? Quand on pense, d�ici en Alg�rie, au mal qu�il faut se donner pour �arriver�, quand on pense au cirage de pompes auquel il faut s�adonner pour �parvenir�, ce n�est vraiment pas chic d�accabler la reine Christine... Sa couronne d�gringole (avec celle de son Saint Bernard...) et c�est le tout � l'�gout qui l�attend apr�s passage par le caniveau des comm�rages. Sa gestion tr�s contest�e de France 24 (d�ficit de 1,1 million d�euros, cette ann�e), l�embauche, non budget�e, de 30 collaborateurs francophones �recommand�s�, ses copains de France-Europe Express (Fr 3), ses accointances avec le monde politique etc., etc. tout lui est ressorti. Tous � l�abri. Pour se d�fendre, pour �viter la descente aux enfers, elle multiplie les interviews (Canal +, RTL, Le Figaro, etc.) et invoque mordicus son honneur professionnel. �40 ans de m�tier et pas une ombre sur mon honneur�, redit-elle � tous ceux qui lui tendent micros et cam�ras. C�est son droit, mais il ne suffit parfois pas d��voquer l�honneur professionnel pour le faire exister. De fins limiers, � la m�moire intacte malgr� des tempes grisonnantes, se rappellent en effet qu�en 1979 la jeune journaliste avait fricot� avec le gouvernement Khomeiny et ses milices pasdaran. Ayant obtenu des �Moudjahidine du peuple� une autorisation pour se rendre dans la cellule m�me de l�ancien Premier ministre du shah d�chu, elle avait interview� � charge et avec un ton de procureur le pauvre d�tenu Abbas Hosseyda. Tr�s mod�r�, le malheureux, qui croyait pouvoir �mouvoir l�opinion publique internationale via cette interview estampill�e �Fafa, pays des droits de l�homme�, sera ex�cut� quelques semaines plus tard. En son temps, l�affaire fait peu de bruit dans les m�dias, seul Jean- Pierre Elkabbach d�Antenne 2 s�en �tait offusqu� apr�s coup et, ni l�appui au r�gime, ni l�agressivit� de Christine Ockrent ni son manquement professionnel ne lui seront reproch�s quand il s�agira de l�embaucher pour un �JT � l�am�ricaine �, sur Antenne 2, deux ann�es plus tard... Depuis, le mythe de la reine Christine s�est construit brique par brique au fil des ans, de Mitterrand � Sarkozy en passant par Kouchner et c�est de grandeur � d�cadence que l�on peut mesurer les affres du piston, du grenouillage, du cirage de pompes, du racolage, du conflit d�int�r�t (sentant bon la prise ill�gale d�int�r�t) et... de l�espionnage informatique t�l�guid�. La �colombe blanche� tombe.... Grandeur et d�cadence m�diatico-politiques ont affaire � l�appareil juridique.
Cordon ombilical
Venons-en maintenant � ce qui nous parle directement ici en Alg�rie et � ce qui nous aura fait veiller tr�s tard dans la soir�e, jeudi dernier : France 2 et son �Infrarouge�. Intitul� �La raison d�Etat�, l��pisode premier de ce documentaire in�dit sera suivi ce soir par son second volet �L�argent roi�. L�incomparable enqu�te de Patrick Benquet aura ��pargn� notre beau pays, anciennement colonis�... Mais, � travers la Fran�afrique, concept aujourd�hui noy� dans des int�r�ts enrob�s dans le politiquement correct, il est des coups d�Etat, des instrumentalisations, des coups fourr�s qui donnent une lisibilit� �vidente o� la politique passe avant la morale. Au d�but du docu, un ar�opage d�officiels fran�ais (Kouchner, Jacques Toubon, Claude Gu�ant, Pierre Balkany, etc.) venu saluer la d�pouille du d�funt pr�sident gabonais, Omar Bango. De gauche, de droite, ils incarnaient (et incarnent toujours pour certains...) une histoire occulte au sortir des ind�pendances africaines scand�es par de Gaulle. Des ind�pendances fourgu�es aux ex-colonies avec un tutorat de �coop�rants techniques �, de barbouzes et de diplomates ne travaillant que pour le pr�texte fallacieux de l��mancipation du continent... Ce syst�me, bien planqu� derri�re le slogan de �Libert�, �galit�, fraternit� �, promis � la rupture par Sarkozy, est pris au mot par Patrick Benquet, l�auteur du documentaire. Il y d�crypte, gr�ce � de pr�cieux t�moignages, l��volution des rapports de force entre Paris et ses ex-colonies. On voit que la Fran�afrique est loin d�avoir rendu l��me. Une chorale effarante qui �claire sur ce qui se passe actuellement en C�te d�Ivoire, au Mali, au Gabon, etc... Les temps ont eu beau changer, les rapports de force se r��quilibrer (merci, Wikileaks...), le cordon ombilical n�est toujours pas tranch� et, entre grandeur et d�cadence, les populations africaines, chr�tiennes ou musulmanes, du nord au sud, d�est en ouest, ne profitent toujours pas des richesses et des bienfaits de leurs sous-sol. Et c�est avec �L�argent roi� de ce soir (�pisode 2) que nous verrons la suite de cette incroyable relation incestueuse, d�lictueuse et mafieuse. De la Floch-Prigent (ex-pr�sident d�ELF de 1989 � 1993, seul � avoir connu la prison...) � Chalandon (ancien ministre ayant encourag� Rachida Dati tout au long de son �ascension sociale�...) en passant par une ancienne collaboratrice de Mitterrand, ils vont tous raconter, par d�pit ou par simple envie du para�tre, les faux-semblants et l�implacable �re de l�argent roi entre financements occultes et pr�s-carr�s des capitaines d�industrie. �a va nous parler, tard, tr�s tard dans la soir�e de ce jeudi et si, par hasard, on a mal entendu, une redif est pr�vue mardi vers quatre heures du matin. A l�heure des transparences voulues par l�espionnage informatique et autre, il est apparemment des grandeurs et des d�cadences � ne pas mettre en prime time ! �Couvrez ce sein que je ne saurais voir�, dans la bouche de Tartuffe de Moli�re, n�aurait pas �t� d�plac� dans la programmation de France- T�l�visions. La m�me hypocrisie fait que ni l�Alg�rie et son baroud d�honneur pour une ind�pendance acquise par les armes et encore moins la Tunisie ou le Maroc, tous deux sous protectorat ��mancipateur� ne sont explicitement mis en �Infrarouge�... Le cordon ombilical veut d�cid�ment perdurer !
M. N.

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