Culture : ARTISANES ALG�RIENNES ENTRE TRADITION ET MODERNIT�
Le show des stylistes et ARTISANES ALG�RIENNES ENTRE TRADITION ET MODERNIT�
Le show des stylistes et cr�atrices


Quelle belle initiative que cette journ�e th�matique consacr�e aux artisanes ! En effet, la rencontre intitul�e �Artisanes alg�riennes entre tradition et modernit� a permis au public, en majorit� f�minin, de s�immerger dans un univers esth�tique, culturel et ludique dont il est sorti combl�.
Tout cela a eu lieu mardi dernier � l�institut Cervant�s d�Alger, gr�ce aux organisatrices de Res�Art (le r�seau d�artisanes alg�riennes) en collaboration avec le bureau de coop�ration de l�ambassade d�Espagne. Une rencontre qui a permis de faire d�couvrir et mieux conna�tre le savoir-faire de cr�atrices et de stylistes qui, tout en s�inspirant de l�h�ritage artisanal traditionnel, travaillent sur les formes de leurs mod�les pour les adapter � la vie moderne. Des stylistes talentueuses qui ont montr� qu�un artisanat alg�rien r�nov� peut �tre r�solument tendance ; autrement dit, la mode et l�art d�coratif contemporain peuvent �tre puis�s de la tradition. Elles innovent tout en introduisant leur touche personnelle, leur propre style, fondent leur travail sur leur environnement culturel. Les articles propos�s lors de l�exposition- vente illustrent parfaitement la r�ussite de ce �m�tissage� de la tradition et de la modernit�. Que ce soient les v�tements (en laine, coton, mousseline...), les sacs, les ornements, la passementerie ou les bijoux, tous les �chantillons sont beaux, parfois magnifiques et peuvent ravir les plus coquettes, les plus exigeantes en mati�re de mode. Surtout quand le rapport qualit�-prix est avantageux ! Bien s�r, tous ces articles ont n�cessit� un travail minutieux, souvent long, mais fait avec tant d�amour (chaque article porte une �tiquette o� sont indiqu�s le prix, les mati�res utilis�es, le nombre d�heures pour le confectionner et le nom de sa cr�atrice). Cette journ�e des artisanes a �t� rythm�e par des conf�rences durant la matin�e (des intervenantes ont �voqu� leur exp�rience personnelle d�artisanes, ou encore des sp�cialistes �trang�res qui ont donn� leur point de vue sur la question), des interventions suivies d�un d�bat. Apr�s la projection d�un documentaire fran�ais sur �L�histoire d�une robe en haute couture�, arrive enfin le show que tout le monde attendait avec impatience : le d�fil� de mode des derni�res cr�ations de Res�Art. Cette fois, il semblait bien que tout le monde s��tait donn� le mot (le bouche-�-oreille ?) et la salle �tait devenue exigu� pour contenir les nombreux admirateurs et admiratrices venus admirer et acclamer la prestation des mannequins qui d�filaient sur le podium. Une r�ussite pour les jolies demoiselles, mais surtout pour les artisanes qui ont le m�rite de parvenir � pr�senter leurs collections. Bravo aussi aux organisatrices de Res�Art, un r�seau mis en place et port� depuis 2003 par l�association Femmes en communication pr�sid�e par Nafissa Lahreche. La r�action enthousiaste du public � ce beau spectacle qui a cl�tur� en apoth�ose la rencontre ne peut qu'inciter toutes ces femmes passionn�es de leur m�tier � aller de l�avant. Ce sont l�, en effet, les encouragements d�un public connaisseur et conquis, qui en redemande. Cela confirme que l�artisanat peut beaucoup apporter � la production d�articles contemporains, � la cr�ation de la mode mais aussi d�emplois. Ce �mariage� heureux a �t� d�ailleurs soulign� par la styliste designer et formatrice Ouardia Sokri lors de la table ronde. Parce que, bien s�r, les mod�les enfin commercialis�s sont ceux qui sont port�s dans la rue. Pour ceux qui ne la connaissent pas, cette artisane styliste de la g�n�ration montante a son propre atelier de cr�ation et de production � Tizi-Ouzou, elle assure �galement un r�le de formation et d�accompagnement pour d�autres artisanes de la r�gion. Ouardia Sokri se distingue par un style personnel dans la confection d�ornements de v�tements, de cr�ation de bijoux inspir�s du patrimoine. �Il faut faire moderne, avec une touche traditionnelle pour que nos articles se vendent. Et �a commence � marcher�, nous confirme Djamila Aouiche. Cette artisane sp�cialis�e dans la tenue traditionnelle kabyle ajoute qu�elle a pris conscience de la n�cessit� d�innover en 1999. Depuis, elle a am�lior� son travail, s�est perfectionn�e en b�n�ficiant d�une formation. Car la formation (avec des stylistes notamment) permet d�am�liorer la capacit� organisationnelle et technique des artisanes et couturi�res. Celles-ci apprennent � conna�tre les �tapes successives de l��laboration d�une collection sur une ann�e, elles peuvent, par cons�quent, s�organiser pour r�pondre correctement � plusieurs commandes en fonction des exigences du march� (dont, plus tard, celui de la mode), tout en perfectionnant leur technique. Le r�ve de toutes ces artisanes, leur souhait le plus cher ? Naturellement, c�est de voir un jour les femmes alg�riennes (du moins beaucoup d�entre elles) porter leurs mod�les et en �tre fi�res. Tradition, �l�gance et modernit� s��pousent parfaitement, n�est-ce pas ? La preuve. Quant � l�industrie du luxe, la haute couture et le march� ext�rieur, cela est une autre paire de manches.
Hocine T.

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