Actualit�s : VICTIMES DES ESSAIS NUCL�AIRES FRAN�AIS AU SAHARA
Le constat de Mouffok Badaoui


De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
�Il faut, non seulement indemniser plus justement les victimes et ayants droit, mais la France doit les faire venir dans l�Hexagone pour recevoir les soins n�cessaires.�


Il s�appelle Mouffok Badaoui : un �migr� alg�rien qui ressemble � beaucoup d�autres qui se sont install�s en France depuis des d�cennies. Ce qui, toutefois, le singularise, c�est cette fougue qu�il met depuis des lustres � d�fendre les int�r�ts des Alg�riens en Europe. Pour ce faire, il a cr��, voil� 18 ans, non pas une association, mais un �Syndicat de d�fense des Alg�riens en Europe�, plus commun�ment connu par le sigle SDAE et install� � Argenteuil, la banlieue nord-parisienne, � forte concentration d�immigr�s alg�riens. �Je ne voulais pas cr�er une association pour qu�on ne soit inf�od� � aucun parti. Notre action n�a pas un caract�re politique, elle vise � d�fendre les int�r�ts de la communaut� alg�rienne qu�ils soient en situation r�guli�re ou les sans-papiers auxquels une aide juridique est apport�e.� Son combat de l�heure, il le m�ne avec les membres adh�rents et sympathisants de son syndicat, pour une plus grande reconnaissance et indemnisation des victimes des essais nucl�aires fran�ais au Sahara. Lorsque nous lui faisons remarquer que cette cause est entendue aujourd�hui et des textes de loi (loi n�2010 - 2 du 5 janvier 2010 et son d�cret d�application) r�gissent les proc�dures d�indemnisation des militaires fran�ais comme des civils alg�riens qui souffrent des s�quelles de ces essais, il nous r�torque que le combat n�est pas fini et qu�il s�agit aujourd�hui de peser pr�cis�ment, en tant  qu�Alg�riens, sur une juste r�paration des pr�judices caus�s par les maladies, toutes les maladies, induites par ces essais et qui continuent � faire des ravages sur les populations du Sud. Pour pouvoir peser, nous pr�cise-t-il, il faut que l�on constitue une force mais malheureusement nous n�en sommes pas l�. Ce que ne comprend pas Mouffok Badaoui, c�est que ses tentatives de joindre ses efforts aux associations alg�riennes qui luttent pour la m�me cause dans le pays sont rest�es vaines. Les nombreux �crits qu�il leur a adress�s dans ce sens sont rest�s sans r�ponse. En attendant, il ne cesse d��crire des courriers aux autorit�s fran�aises � pr�sident de la R�publique, ministre de la D�fense � pour leur rappeler qu�outre les victimes, il y a aujourd�hui les ayants droit des victimes alg�riennes qu�il faut prendre en compte pour une indemnisation juste mais aussi pour que la France les accueille pour les soins que leur �tat inh�rent aux essais n�cessite. Il faut croire cet �ent�t� � qui clame haut et fort sa d�termination de poursuivre le combat. Comment, en effet, ne pas le croire lorsque l�on sait que lui et quelques-uns ont men� un combat de titan dans l�affaire du vieil �migr� Ali Ziri, mort sous les coups de la police lors d�une interpellation. Si cette derni�re s�est content�e de d�clarer qu�il aurait succomb� � une crise cardiaque lors de son interpellation, la d�termination de Mouffok Badaoui et de son syndicat a contraint la justice de s�emparer s�rieusement de l�affaire pour finalement reconna�tre que le vieil homme est bien mort des coups que lui avaient ass�n�s les policiers.
K. B.-A.

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