Culture : LE NOUVEAU DOCUMENTAIRE DE AMAR RABIA
«Fouzi Saïchi, le fantaisiste»


C’est Bahia Rachedi en personne qui le dit dans ce film documentaire, en parlant de Fouzi Saïchi à qui elle rend hommage : «Il est irrésistible, ce comédien très vivant et plein d’humour sait faire rire aux larmes, les femmes sont conquises. Il est craquant…»
Acteur de grand talent surtout, un être attachant, profondément humain et vrai gentleman, renchérissent tous ces comédiens qui connaissent bien Rmimez. Que ce soit Mohamed Adjaïmi, Abdenour Chelouch, Farid Rocker, Abdelkader Achour ou Benkhelifa Abdelbassat, ils parlent du personnage avec beaucoup d’émotion. Mahmoud Zemmouri, Malik Lakhdar Hamina et Mustapha Benmihoub (directeur photo) lui rendent eux aussi un hommage appuyé dans le film. A la fois drôle, boute-en-train et parfait gentleman, Fouzi Saïchi ne passe jamais inaperçu. On le voit bien, lorsqu’il fait ses courses au marché, à Alger. Très populaire, il a le contact et le verbe faciles. «Pour ce portrait d’une durée de 52 minutes, le tournage a duré un mois et demi, entre Alger et Tamanrasset pour les témoignages», nous précise Amar Rabia, réalisateur du documentaire. En plus de l’acteur évoluant dans son élément naturel (la ville d’Alger), le film comporte des séquences de quelques longs métrages où Fouzi Saïchi a joué et des images du Grand Sud (la région de Tamanrasset avec des images de carte postale, des chants et danses, des hommages rendus par ses amis du 7e art). Pour tous ceux qui ne connaissent pas très bien Fouzi Saïchi, il est bon de rappeler qu’il est né le 9 avril 1951 à Aïn Sefra, mais a toujours vécu à Alger depuis l’âge de 6 ans, précisément au quartier Meissonier (aujourd’hui, il vit entre Paris et Alger). Il a débuté dans le cinéma en 1974, dans le film Leïla et les autres. Par la suite, il a joué dans plusieurs films et feuilletons devenus des classiques. Surtout, Fouzi Saïchi est le seul acteur algérien à avoir obtenu des distinctions à l’étranger ( Tunisie, France, Canada…). Le portrait auquel il a droit est donc amplement mérité. Amar Rabia projette même un portrait plus long et plus riche de cet acteur, en y ajoutant des images tournées à Aïn Sefra (où il est né), à Paris et ailleurs. Il faut dire que ce cinéaste n’en est pas à son premier documentaire du genre. A son actif, il a trois précédents portraits : Saïd Hilmi (2004, durée 26 mn), Larbi Zekkal (2009, durée 52 mn) et Khelifi Ahmed (2010, durée 52 mn), tous réalisés en collaboration avec Hichem Merabet (un jeune qui a signé les images). Pour l’année 2011, il compte produire cinq autres portraits d’artistes algériens. Sa filmographie est également riche d’autres documentaires et reportages, sans compter sa participation en tant que technicien du cinéma à une soixantaine de longs métages et près de 200 courts métrages, en plus de nombreux spots. Amar Rabia maîtrise évidemment son sujet, lui qui travaille dans le cinéma depuis 32 ans. Mais avec quel équipement a-t-il produit tout cela ? «C’est simple, nous explique-t-il, il s’agit du matériel de production de l’ex- CAAIC, dissous en 1997 en même temps que l’ENPA et l’ANAF. J’ai contribué à sauvegarder ce patrimoine cinématographique, qui se trouve depuis au siège de l’association Lumières dont je suis le 1er vice-président». Il est vrai que ce genre d’équipement n’est pas facilement rendu obsolète quand ce sont des professionnels qui aiment leur métier qui travaillent avec.
Hocine T.

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