C’est les vacances scolaires. Enseignants et élèves poussent un ouf de soulagement. Les parents quant à eux stressent : comment vont-ils pouvoir occuper quinze jours durant leurs enfants ? Pour la majorité d’entre eux, c’est un véritable casse-tête chinois.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Les vacances, synonymes de décompression, ne sont pas toujours accueillies avec enthousiasme par les parents. Elles sont même une source de stress pour un grand nombre de parents qui ne font pas partie de la famille de l’éducation et qui ne sont donc pas en vacances en même temps que leur progéniture. Une question s’impose : que faire des enfants ? Lorsqu’ils sont en bas âge, c’est tout simplement un dilemme ! Pas encore autonomes, ils ne peuvent pas rester seuls à la maison. Les parents entament alors de véritables négociations pour trouver une personne disponible et voulant bien s’en occuper. Les grands-mères, les tantes et les petites cousines sont appelées à la rescousse. Lorsque, par chance, le cercle familial est solidaire, les enfants sont «casés» pour la semaine. Les parents sont alors à moitié soulagés : ils ont certes réussi l’exploit de trouver une nounou mais ils sont conscients que ce n’est pas la meilleure des solutions. Rester enfermés à longueur de journée chez les grands-parents n’est certainement pas la meilleure formule de vacances. Pour tenter de se rattraper, les parents proposent des sorties le week-end. Cela permet de divertir les enfants et de se déculpabiliser d’avoir laissé les enfants à la maison toute la semaine. Mais tout le monde n’a pas la chance d’avoir un membre de sa famille disponible et apte à garder des enfants. Les grands-parents n’ont parfois pas la santé ou sont dans une autre ville. La situation se complique alors et les parents n’ont pas d’autres alternatives que de prendre leur congé en même temps que les enfants. C’est souvent la maman qui se voit dans l’obligation de demander deux semaines de congé en ayant pour seul projet la garde des enfants. Une solution à laquelle ont recours de plus en plus de familles avec des enfants pas encore en âge de rester seuls à la maison. Et là encore, une bataille est remportée mais pas la guerre. Il faut en effet réussir le pari d’occuper les enfants et de leur proposer des activités tous les jours. Les institutions culturelles tentent de s’adapter en proposant des animations pour les petits mais cela ne doit certainement pas être le cas dans toutes les villes. Souvent, les parents doivent faire preuve d’une bien grande imagination pour proposer aux enfants autre chose que de longues heures face à la télévision. En l’absence d’espaces verts de proximité, il faut souvent avaler des kilomètres pour pouvoir voir autre chose que du béton. Une contrainte de plus qui dissuade beaucoup de bonnes volontés. Ne restent alors que les rares virées entre amis pour les plus grands, les interminables parties de football dans le quartier. Les vacances, c’est aussi l’occasion de rattraper les lacunes du trimestre passé. Payer des cours particuliers à ses enfants, c’est la grande tendance. Les «mauvais élèves» comme les plus «bons» n’y échappent pas. Les cours particuliers meublent souvent les journées des enfants, leur rappelant que les vacances ne seront que de courte durée et qu’ils devront très vite replonger dans l’ambiance studieuse de l’école. La trêve leur a-t-elle permis cependant d’opérer une véritable coupure ? Ont-ils réellement eu de véritables vacances ou un simple congé ? Nombre d’entre eux n’auront certainement pas beaucoup de choses à dire lorsque la maîtresse leur demandera de raconter leurs vacances lors de la traditionnelle dissertation à l’occasion de la reprise. Peu importe ! Si les enfants ronchonneront le jour de la reprise, les parents quant à eux jubileront. Plus de problème de garde en attendant les vacances de printemps ou en attendant que l’Algérie mette en place des structures alternatives en mesure d’accueillir les enfants en périodes de vacances…
N. I.

Nombre de lectures :

Format imprimable