Actualités : RAPPORT DE LA CNCPPDH SUR LES DROITS DE L’HOMME
Mohamed Saïd tacle Farouk Ksentini


Il fallait bien que quelqu’un apporte la contradiction au président de l’imprononçable Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH) qui, il y a quelques jours, rendait public un rapport annuel tronqué sur la situation des droits de l’homme en Algérie. Mohamed Saïd, le secrétaire général du Parti de la liberté et de la justice (PLJ) non encore agréé, a pris sur lui de le faire, non sans motif valable.
Sofiane Aït-Iflis - Alger (Le Soir) - Dans le rapport de la CNCPPDH, il est fait mention de ce que «les deux lois du multipartisme et de l’exercice du droit ne feront pas l’objet d’étude». Bien curieuse manière de faire un état des lieux des droits de l’homme. Car il va sans dire que les droits de l’homme se jaugent aussi à l’aune de la liberté d’entreprendre tant en politique qu’en matière d’action syndicale. Or, ce sont ces deux domaines que Ksentini a soustraits à l’évaluation qu’il a faite des droits de l’homme. Empêché d’exercer légalement une activité partisane, faute d’agrément pour son parti, Mohamed Saïd, le secrétaire général du PLJ, se devait donc d’apposer un commentaire au rapport de Ksentini. D’autant que la CNCPPDH a été saisie à deux reprises au sujet du cas du PLJ. Dans un communiqué rendu public dimanche 19 décembre 2010, le parti de Mohamed Saïd rappelle, en effet, que «la Commission nationale, saisie par écrit par le secrétaire général du PLJ à deux reprises (le 30 novembre 2009 et le 11 novembre 2010) au sujet du retard injustifié du ministère de l’Intérieur dans l’agrément de ce parti, accuse réception et répond par le silence (…)» Le communiqué du PLJ note, par ailleurs, que «la Commission nationale, par une attitude en contradiction avec son rôle, évite d’aborder dans son rapport certains droits politiques et syndicaux des citoyens». Explication fournie sans explication : «Les deux lois du multipartisme et de l’exercice du droit syndical ne feront pas l’objet d’étude.» Pourquoi un tel choix, alors que cette commission fait part de sa satisfaction de voir son nouveau statut lui reconnaître «d’une manière parfaite son indépendance et lui permet d’exprimer librement son avis sur toutes les questions relevant des droits de l’homme ?» Remarque pertinente, s’il en est. Cependant, Mohamed Saïd n’est pas dupe au point de croire à cette «indépendance» que revendique la CNCPPDH. «La Commission nationale, en excluant ainsi de son champ de compétence des droits politiques et syndicaux garantis par la Constitution, démontre en réalité son degré de subordination puisqu’elle s’aligne sur la position du Premier ministre qui, dans sa dernière déclaration de politique générale du gouvernement devant le Parlement, a totalement négligé la question récurrente des droits, des libertés et du maintien de l’état d’urgence pour la dix-neuvième année consécutive. »
S. A. I.

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