Le Soir Santé : LE GINGEMBRE
Une épice universelle


En langage sanskrit (langue ancienne de l’Inde), on l’appelle andraka, alors que son nom savant est zingiber officinale. Son commerce est très ancien : depuis plus de 5 000 ans, on lui prête des vertus aphrodisiaques qui ont fait sa renommée, mais surtout on l’utilise avec succès contre les nausées.
A l’époque de l’empire gréco-romain, le gingembre (skendjebir) circulait déjà depuis l’Asie du Sud jusque dans le Bassin méditerranéen. Au XVIe siècle, les Espagnols l’implantent et le cultivent aux Caraïbes, pour fournir les marchés européens. De nos jours, les deux principaux producteurs sont l’Inde et la Chine, mais la Jamaïque occupe encore une place de choix. Le gingembre a toujours fait partie de la pharmacopée traditionnelle pour améliorer la digestion, les symptômes ORL, les douleurs rhumatismales et les maux de tête, pour soutenir le cœur et la circulation, stimuler l’appétit et la libido.
Un antioxydant naturel
Quelle que soit sa forme, frais ou séché, cru ou cuit, en gélules, poudre ou tisane, le gingembre est une bonne source d’antioxydants et en particulier, d’un oligo-élément essentiel, le manganèse. Le gingembre participe à la réduction des radicaux libres produits en excès et lutte contre le vieillissement cellulaire, mais il est aussi anti-inflammatoire. Comme le curcuma ou le brocoli, la menthe ou la coriandre, il fait partie de ces végétaux les plus riches en antioxydants, dont l’usage culinaire courant est synonyme d’équilibre et de santé. Son goût piquant provient d’un composé actif, le gingérol, qui agit en synergie avec le manganèse pour activer le métabolisme, réduire l’inflammation et la production de déchets oxydatifs. Ces effets sont prometteurs, comme le sont aussi les effets anticancéreux et anti- Alzheimer démontrés sur la souri ou sur certaines cellules in vitro. La confirmation de ces effets chez l’homme pourrait fournir une aide précieuse dans la prévention ou le traitement de ce type de pathologies.
Usage et précaution contre les nausées
Plusieurs études ont démontré l’efficacité du gingembre contre les nausées de la grossesse (sans dépasser 2 g d’extrait par jour) et contre certaines nausées et certains vomissements postopératoires. Sous chimiothérapie, l’état de certains patients a aussi été amélioré par la prise de gingembre. Et la tradition l’utilise depuis toujours pour lutter contre le mal des transports, à titre préventif et curatif; la posologie recommandée est de 1 à 2 g par jour de gingembre séché (extrait standardisé), ce qui équivaut à 10 g de produit frais, soit un tronçon de 6 à 7 mm d’épaisseur d’un rhizome de taille moyenne. En cas de calculs biliaires, l’effet d’activation du gingembre sur la sécrétion de la bile risque d’aggraver le problème, et si vous prenez des anticoagulants, méfiez-vous aussi, et parlez-en à votre médecin : le gingembre aurait des effets fluidifiants sur le sang, qui pourraient interagir avec votre traitement. Toutefois, ces précautions ne sont pas des contre-indications absolues...

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