Tébessa a accueilli, du 19 au 23 décembre, la première édition de «l’Enfant et le septième art», des journées cinématographiques consacrées exclusivement aux enfants. L’évènement, unique en Algérie, a suscité un réel engouement dans toute la région.
L’association Droit des femmes pour le développement, l’association Rachda et le jardin d’enfants «Doux Oiseaux» ont démontré que les activités à Tébessa ne se limitent pas qu’au trafic. Un défi qu’ils ont réussi à relever en organisant la première édition des Journées cinématographiques pour enfants. Un évènement qui s’est déroulé durant cinq jours à la Maison de la Culture. «Tébessa a toujours été considérée comme étant le berceau du cinéma algérien. Il est donc normal que la ville accueille le premier festival dédié exclusivement aux enfants. L’objectif de ces journées est d’inculquer aux enfants une véritable culture cinématographique. Aujourd’hui, les enfants sont constamment bombardés d’images, nous devons donc leur apprendre à les analyser et à les comprendre», a expliqué Mme Lilette Benayad-Chérif, principale initiatrice de cet évènement. Le festival, ouvert aux enfants de 4 à 14 ans, s’est déroulé en deux temps. La première phase était consacrée aux projections de films. «Le film Les enfants de Novembre a été présenté en séance d’ouverture. Moussa Haddad, son réalisateur, était présent à cette occasion. Ensuite, les enfants ont pu voir une série de films, notamment des productions très récentes comme Arthur et les Minimoys ou encore Azur et Asmar. Nous aurions souhaité présenter des films algériens, malheureusement, après avoir effectué de longues recherches, nous n’avons pas trouvé de production consacrée aux enfants», a souligné Mme Benayad-Chérif. Les journées cinématographiques se sont poursuivies dans le cadre d’ateliers animés par un groupe d’experts. «Les travaux en ateliers se sont articulés autour de trois thématiques : introduction à l’image, analyse de l’image et montage et réalisation. Les enfants ont participé activement à ces travaux puisqu’ils ont réalisé une vidéo à partir de leurs dessins. En fait, nous avons dû faire face à une très forte demande puisque les effectifs au niveau des ateliers ont été multipliés par deux. Au total, ce sont plus de 700 enfants qui ont participé à ces premières journées cinématographiques, et la plupart sont issus des quartiers défavorisés de la ville. Le festival s’est également déplacé à l’extérieur de la ville de Tébessa grâce à un cinébus qui a sillonné les villes de Bekaria, Hamamet et El-Aouinet. «Des familles entières ont bravé le froid pour assister aux projections », a assuré Mme Benayad-Chérif. Notons que le cinéaste René Vautier – véritable Tébessi de cœur et d’adoption – devait assister à cet évènement, mais il a dû s’absenter à cause du procès qui l’oppose actuellement à Jean-Marie Le Pen. Mais les organisateurs ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. En effet, l’association Droit des femmes pour le développement, l’association Rachda et le jardin d’enfants «Doux Oiseaux» donnent rendez-vous aux enfants dès les vacances de printemps pour la deuxième édition de leurs Journées cinématographiques.
Tarek Hafid

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