Actualités : PRÉSIDENTIELLE 2014
Les cafouillages de Belkhadem


«En disant «si Dieu nous prête vie», je ne faisais pas allusion à Bouteflika mais je parlais de ma propre personne. Donc si Dieu me prête vie, notre candidat pour 2014, sera Abdelaziz Bouteflika.» Ce surprenant rectificatif de Belkhadem illustre, on ne peut mieux, la situation politique en Algérie. Surtout lorsqu’il explique davantage son propos.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Belkhadem s’exprimait ainsi au cours de sa conférence de presse, hier au siège du FLN à Hydra, au lendemain de la tenue de la session du comité central. «Si nous disons à chaque fois que nous parlons du président Bouteflika, ‘’que Dieu lui prête vie’’ ou si nous lui exprimons des veux de bonne santé, nous aurions comme consacré le fait qu’il soit effectivement malade.» Volontairement ou pas, il aura, là, évoqué la succession de Abdelaziz Bouteflika. Car tout est dans le non-dit. A la question de savoir pourquoi il avait cru nécessaire d’annoncer le soutien du FLN à Bouteflika pour une élection prévue dans quatre ans, voilà ce qu’il répondra : «Notre position est naturelle. Le président du parti c’est qui ? C’est Abdelaziz Bouteflika. Pourquoi voulez- vous qu’on aille chercher ailleurs, un autre candidat ? Nous avons estimé nécessaire d’exprimer ce soutien pour mettre fin aux doutes. Vous n’êtes pas sans savoir que beaucoup de commentaires se font à ce sujet. Ce qui a, comme conséquence, de plonger le pays dans l’immobilisme. Pour nous, l’incertitude n’est pas de mise. Et si nous l’avons fait, c’est pour maintenir le pays dans la dynamique. Dans la stabilité. Et enfin, pour que certains ne se fatiguent pas.» Il fait allusion, ici, aux «redresseurs» qui lui reprochent ouvertement ses ambitions présidentielles pour 2014. Et hier samedi, le secrétaire général du FLN ne cachait pas sa satisfaction quant à l’issue des travaux du comité central. D’ailleurs, c’est la première fois depuis l’avènement du «Mouvement de redressement» que Belkhadem paraissait détendu ! Il annonce les chiffres : «Sur 351 membres du comité central, dont un est décédé entre les deux sessions, seuls 17 ont été enregistrés absents sans justification. Or, depuis toujours, les sessions du CC enregistrent des absences de ce genre de l’ordre de 40 à 50 pour chaque session.» Ce qui l’amène à conclure : «Il s’agit là d’une participation massive et distinguée qui a sa signification politique.» Il prend aussitôt la posture du chef au-dessus de la mêlée. «En tant que responsable, moi je ne m’inscris que dans le débat d’idées. Ce débat-là, je suis preneur et je peux même en prendre l’initiative. A la seule condition que le débat ne porte pas sur les personnes. Même avec ces dix-sept militants.» Il évoquera alors les cas de El-Hadi Khaldi et de Mohamed-Seghir Kara. «Nous avons gelé leur appartenance au parti parce qu’ils s’adonnent à un travail fractionnel. Nous en avons les preuves. Pour les deux autres (Mahmoud Khoudri et Bourayou, Ndlr) nous les avons remplacés à la commission de discipline. Or , je sais qu’ils sont avec les autres, mais seulement, eux, ils se cachent» ! Abdelkader Hadjar ? «Lui, je sais qu’il est en colère aussi, mais pour d’autres raisons. Si Abdelkader est seulement mécontent de la composante du bureau politique. » Pourquoi les autres redresseurs, nombreux, n’ont pas, eux, été sanctionnés ? «Il n’y a pas eu deux poids, deux mesures. Ne sont sanctionnés que les gens qui versent dans le travail fractionnel.» Et pour mieux signifier l’exclusion de Khaldi et Kara, Belkhadem sort cette condition irréalisable : «Nous sommes prêts à reconsidérer notre décision s’ils viennent devant le Comité central reconnaître qu’ils se sont trompés et présenter leurs excuses.» Cela avant de s’attaquer à leurs arguments. «On lit dans la presse que des wilayas, des kasmas ont rallié les autres. Voici la preuve que c’est faux !» Et il brandit une pile de documents. «Tous ces documents, et ce sont des kilos de documents, sont des motions de soutien, des démentis de tous ceux qu’on a annoncés de l’autre côté.» Le secrétaire général du FLN ne manquera pas, enfin, de lancer une pique en direction de son éternelle bête noire : Ahmed Ouyahia. «Qui est derrière ces gens ? Comme en criminologie, je pose la question : à qui profite le crime ?» La question qui lui était posée était pourtant claire : est-ce que c’est au RND que vous faisiez allusion ? Il n’a pas démenti...
K. A.

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