Sports : FOOTBALL
LE CHOC DE LA 13e JOURNÉE CONSACRE LA SUPRÉMATIE DE L’ASO CHLEF
Serrar promet que le titre reviendra à Sétif


Le championnat professionnel avance lentement, et ses rendez-vous hebdomadaires apportent leur lot de surprises, de joie et de violences. Le tout dans une ambiance souvent délétère marquée par les déclarations tapageuses, parfois irresponsables, de quelques figures marquantes du paysage national du football.
Cette semaine n’aura pas été en reste en termes de surprises, de joie, de violences ainsi que de propos tenus par certains dirigeants de club, apparemment en décalage avec les réalités imposées par le professionnalisme, lui-même imposé par la FAF. Ainsi, quelques heures après le coup de sifflet final de l’arbitre du choc ASOESS, les présidents des clubs en opposition se sont livrés, en cette froide soirée, au pied de l’Ouarsenis, à une explication qui, d’habitude, animait les avant-matches. Le boss des Lions du Chélif, Abdelkrim Medouar, s’est adonné à un exercice pour le moins alambiqué, en tout cas contradictoire avec ce qu’il a avancé quelques semaines plus tôt au sujet de la «puissance financière» de son club qu’il désignera en tant que «premier club réellement professionnel du pays». A l’époque, Medouar avait surtout insisté sur ce détail pour démonter l’évidence de la puissance financière du club de Soustara (USMA), détenu désormais par le groupe ETRHB. Il annoncera que son club a un actif de 98 milliards de centimes, somme auxquels il faudrait ajouter les apports consacrés au patrimoine du club, pas encore quantifié, au moment de son intervention à la Radio nationale. Hier, sur les ondes de la radio Chaîne I, Medouar déclarera que son club n’est pas très riche pour «espérer le titre national» qui, à son avis, «réservé aux clubs qui paient leurs joueurs à coup de millions de centimes et dont les salaires des entraîneurs varient entre 300 et 400 millions de centimes». Le chairman de l’actuel leader du championnat faisait allusion aux propos tenus par le président de l’ESS sur les ondes de la Chaîne III. Abdelhakim Serrar déclarait que son «équipe pouvait gagner le championnat national sans entraîneur» et que son intention est de recruter un coach (Hervé Renard entre autres) dont le salaire ne peut être supporté par un club algérien, puisqu’il tournerait entre 25 000 et 30 000 euros. Non sans ajouter que la venue d’un grand entraîneur était importante pour son club pour la conquête d’un sacre africain. Des visions qui ont été développées avant le match.
La voie de…
la violence Le «duel» par ondes interposées n’aurait pas été captivant si les deux présidents ne s’étaient pas livrés à un après-match encore plus piquant, avec un accent «local». En effet, à la fin du match, Serrar dégainera sur l’arbitre accusé d’avoir fermé l’œil sur la faute (sur Belkaïd) qui a ramené le but victorieux de l’ASO, désormais leader avec quatre points d’avance sur l’Aigle sétifien. Serrar dira aussi que son équipe était également privée de certains titulaires et a juré que le titre de champion n’échappera pas à la formation d’Aïn Fouara. «L’année de notre dernier sacre (2009), nous avons subi la même injustice lors d’un match (JSK-ESS) et ce jour-là, j’avais déclaré que mon équipe sera championne en fin de saison. Aujourd’hui, je tiens à vous donner rendez-vous en fin de saison pour célébrer notre nouveau sacre», a-t-il confié. Son vis-à-vis, Abdelkrim Medouar, se lançait, quant à lui, dans une «rétrospective » pour le moins étrange. Il portera, en effet, des accusations sur l’arbitre du dernier match (USMAn- ASO, 0-0), coupable d’avoir distribué des cartons gratuits (troisième consécutif synonyme de SAS) à l’endroit de deux des pièces maîtresses de son team (Djediat, Soudani) en plus de l’expulsion de Abdeslam. Le président de l’ASO évitera de s’expliquer davantage sur le lien entre ces sanctions disciplinaires infligées à trois de ses joueurs et le rôle que pourrait avoir un responsable du prochain club adverse de l’ASO, l’ESS en l’occurrence, dans cette «purge». Il ne manquera pas de glorifier le club des Hauts- Plateaux qui «recèle en son sein les meilleurs joueurs du pays et qui n’a pas un palmarès aussi riche par hasard». Les échanges verbaux s’arrêteront, bien sûr, là. Ce qui ne veut pas dire que ses déclarations sont tombées dans l’oreille d’un sourd, de milliers de sourds. C’est ce genre de déclarations qui mettent le feu aux poudres et les preuves d’une telle cavalcade langagière sont encore vivaces : si les fans du MCA ont saccagé les sièges du stade du 5-Juillet et insulté le président de la FAF en présence d’invités étrangers, c’est parce que les dirigeants du club algérois ont fait du tapage médiatique leur unique moyen de sensibiliser leur galerie sont les limites techniques du onze de Alain Michel et celles d’un club endetté depuis le jour où la Sonatrach a concédé la section football à des aventuriers…
B. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable