Hier, quelques minutes après son ouverture, le siège Badr dans la daïra de M’chedallah a été fermé par des retraités auxquels on venait de signifier, pour la énième fois, l’indisponibilité de liquidités en devises pour les payer.
En effet, ce dimanche et juste après son ouverture, l’atmosphère était électrique dans cette succursale. Et pour cause, les dizaines de retraités agglutinés devant le siège en une chaîne interminable, étaient là pour la plupart depuis des heures. Le premier à être sur les lieux, muni de son jeton n° 1, affirme être là depuis 1 heure du matin et qu’il était venu de Takerboust, village perché en haute montagne. Ces ex-émigrés retraités affichent leur déception quant à la tournure des événements dans leur pays, où ils ont préféré recevoir leurs mensualités en ouvrant des comptes devises. Ils déplorent le fait d’en être réduits aujourd’hui à «quémander» à chaque fin de mois leur propre argent, que la France leur verse mensuellement et sans aucun retard. Ils étaient d’autant plus en colère que ce problème de manque de liquidités dure depuis le mois de novembre dernier. «Des retraités bravant le froid glacial qui sévit actuellement viennent des quatre coins de la daïra de M’chedallah à des heures matinales pour retirer leur argent et retournent bredouilles, sans que les pouvoirs publics ne s’en offusquent ! Voilà la tragédie nationale», dira un jeune citoyen qui était sur les lieux. Sur place, de nombreux retraités, dont l’âge dépasse les 70 ans pour la plupart, se disent désabusés et déçus par l’état dans lequel a sombré le pays. Aucun respect pour leur âge. Des milliers de citoyens qui se trouvaient hier dans la ville de M’chedadalh ont eu vent de cette affaire et ont tous affiché leur désapprobation face à ce que ces vieux, — terme très utilisé par les Algériens en général — endurent. Tous les citoyens approuvent l’action de ces «vieux», c’est-à-dire la fermeture de ce siège BADR jusqu’à ce que l’argent soit disponible pour les payer tous.
Y .Y.

Nombre de lectures :

Format imprimable