Actualités : VALLÉE DE LA SOUMMAM
Plusieurs localités continuent de s’embraser


Le calme n’est pas revenu dans la wilaya de Béjaïa où les importants centres urbains continuent de s’embraser. Akbou, Ighzer Amokrane, Sidi-Aïch, El-Kseur, Amizour, dans la vallée de la Soummam ainsi que le chef-lieu de wilaya et plusieurs localités de l’est de Béjaïa, Aokas, Souk-El-Tenine et Kherrata ont renoué hier avec de violentes manifestations.
Toutes les importantes voies de communication à savoir les RN 9 et 75 menant vers Sétif et Jijel ainsi que les deux routes nationales de l’ouest de la wilaya desservant Tizi- Ouzou, Bouira et la capitale ont été fermées à la circulation automobile. La veille, des dizaines d’édifices publics ont été incendiés, saccagés et pillés par les manifestants. Au niveau du chef-lieu de wilaya où les affrontements ont repris au milieu de la journée de ce samedi à hauteur du centre-ville, les insurgés ont incendié un CFPA. Au début de l’après-midi, plusieurs centaines d’étudiants se sont joints au mouvement de protestation. De violents affrontements entre manifestations et forces de l’ordre sont observés du côté des quartiers du centre-ville. Les scènes d’émeutes qui se sont poursuivies tard dans la nuit de vendredi ont provoqué d’importants dégâts matériels. L’agence Cnep jouxtant le siège de la wilaya et les sièges de Djezzy et Mobilis, les deux agences bancaires de Société Générale, la BNP ont été entièrement brûlées. Le bloc administratif et plusieurs véhicules ont été saccagés. Kherrata, Souk-El- Tenine, Derguina ont connu le même vendredi noir. Le tribunal, la résidence et le siège de la daïra, la Sonelgaz, la SAA et l’Edimia ont été carbonisés. La poste, la Sonelgaz, l’administration des forêts ont aussi été brûlées par les manifestants de Derguina. A Taskriout, des manifestants ont fermé la RN 9 à l’aide de pneus brûlés. AAmizour, la révolte est partie vers les coups de midi, vendredi. Au début de la soirée, les émeutiers ont saccagé, pillé et incendié les sièges de la Sonelgaz, du tribunal, la Cnas et la daïra. La recette des Impôts et le nouveau siège vide de la police ont été détruits et incendiés aussi par des jeunes manifestants à El-Kseur. Dans cette localité, les troubles ont repris dans l’après-midi d’hier. Le foule en furie a entièrement brûlé le siège de la daïra, rapporte une source locale. Dans la ville de Sidi-Aïch, plusieurs édifices publics sont totalement carbonisés. Il s’agit des deux recettes des Impôts, l’agence Actel, la recette postale, l’Edimia. Les manifestants ont tenté vainement de s’en prendre à la poste située au centre-ville. Trois commerces de particuliers dans le centre-ville ont été étrangement et entièrement calcinés dans la nuit de vendredi et tous les distributeurs de billets de banques saccagés. Les affrontements entre jeunes insurgés et policiers qui répliquaient par des tirs de gaz lacrymogènes se sont poursuivis jusqu’à une heure tardive de la nuit de vendredi. Tazmalt, Akbou et Ighzer-Amokrane ont vécu les mêmes violences. A Ighzer- Amokrane, la police a procédé à l’interpellation de trois jeunes qui seront relâchés dans l’après-midi. Dans cette localité, un jeune homme de 38 ans a été retrouvé mortellement poignardé, selon une source locale. On ignore les circonstances de son assassinat. La violence a atteint son paroxysme à Akbou où presque tous les édifices publics ont été détruits ou incendiés. Les sièges de la Sonelgaz, l’Edimia, la Mutuelle agricole, les deux postes de la ville, la recette des Impôts ont été carbonisés et le tribunal saccagé. Les établissements scolaires n’ont pas été épargnés par les violences qui ont débuté au milieu de la journée de jeudi dernier. Un collège a été saccagé et des lycées pillés par les manifestants, selon une source locale. Plus loin à Tazmalt, c’est le même climat de chaos qui est observé. La Sonelgaz, le bureau de main-d’œuvre, le bureau d’hygiène communal, la recette et l’inspection des Impôts ont été incendiés. Des manifestants ont attaqué dans la soirée le siège de la brigade de gendarmerie à l’aide d’une bombonne de gaz qui a explosé. Les éléments de la gendarmerie ont riposté par des tirs de grenades lacrymogènes. Une tentative d’attaquer le bureau de poste et la SAA a été empêchée par des citoyens, témoigne une source locale. Un calme précaire est observé dans l’après-midi de ce samedi dans cette localité.
A. K.

La société civile appelle à la vigilance et à une grève générale aujourd’hui à Akbou
Une réunion regroupant le mouvement associatif, des sages, les élus communaux et plusieurs autres acteurs de la société civile s’est tenue à la salle des fêtes de la ville pour appeler les manifestants à «la vigilance ». Dans une déclaration sanctionnant les travaux de la réunion, tout en mettant l’Etat devant ses responsabilités pour assurer la sécurité des biens publics et privés, la société civile d’Akbou et les élus ont appelé la population à constituer des comités de vigilance pour la protection de «ce qui reste d’édifices publics» dans la ville. Dans la même déclaration, la société civile a appelé à une grève générale pour aujourd’hui.
A. K.

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