Actualités : TLEMCEN
Les émeutiers paralysent la ville


Le calme précaire qui régnait hier soir, un peu partout au niveau du grand Tlemcen n’annonçait rien de bon. C’étaient même les prémices d’un vent de révolte. Les premières émeutes furent signalées hier soir vers 20h dans la daïra de Chetouane, banlieue nord de la ville, des manifestants se sont dirigés vers les édifices publics (APC et daïra) et les services de sécurité ont dû faire usage de gaz lacrymogènes pour disperser des jeunes qui n’attendaient, apparemment, que cette occasion pour exprimer leur colère.
Ce face-à-face avec les services de sécurité n’a pris fin qu'aux premières lueurs de l’aube. On ne signale aucune victime ni de dégâts importants. Toutefois, les membres d’une même famille ont failli être asphyxiés à l’intérieur de leur domicile. La matinée d’hier s’annonçait calme et à la surprise générale, c’est à partir du quartier populaire de Sidi-Saïd que les émeutes commencèrent. Aux environs de 14h, une centaine de personnes se dirigeaient vers le centre-ville en empruntant la grande avenue de Bab-El-Djiad. Arrivés devant la grande mosquée, les émeutiers ont commencé à jeter des pavés sur la façade du nouveau musée. Les renforts de police ont essayé de contenir ce mouvement et un dispositif sécuritaire a été mis vite en place pour sécuriser les édifices publics. On signale des dégâts au niveau du cinéma Colisée, la devanture du siège de l’ODEJ a volé en éclats. La tension reste vive dans les quartiers chauds, R’hiba, Bab-El-Djiad Sidi-Saïd, Boudghène, El-Kalaâ, Sidi Chaker des groupes de jeunes se forment et on ne sait pas ce qui va se passait à la tombée de la nuit. Tlemcen est une ville morte, tous les commerces ont baissé rideau, il n’y a plus aucun moyen de transport pour ceux qui veulent rentrer chez eux, c’est la panique générale pour ceux qui habitent loin, les transports en commun qui desservent les villes de Sebdou, Sabra, Ghazaouet, Béni-Saf ont disparu dès les premières escarmouches. Même climat de peur et d’insécurité dans la banlieue ouest de la ville, dans la commune de Mansourah où tout est fermé. Les mosquée, du centre-ville ont été désertées par les fidèles à la prière d’el-asr, il paraît que les jeunes sont très remontés contre les imams qui dans leur prêche du vendredi ont appelé au calme. Personne n’a été en mesure d'évaluer les dégâts, le centreville est soumis à un véritable état de siège et la nuit sera longue. «Une chose est sûre, rien ne sera comme avant», nous confie un jeune. Alors que l’appel de la prière du maghrib retentit dans le silence du crépuscule, on nous annonce que des émeutes ont éclaté à Maghnia.
M. Zenasni

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