Actualités : CONSTANTINE
Les édifices publics préférentiellement ciblés


Après une nuit de folie où des dégâts importants ont été enregistrés, le calme précaire qui régnait, hier, en début de journée à travers les cités, agglomérations et communes de la wilaya de Constantine a cédé à un regain de tensions à travers plusieurs foyers.
Les quartiers de Oued-El- Had, Ziadia, Faubourg Lamy, Bekira et la cité El-Bir, en plus des localités de Hamma Bouziane, Zighoud-Youcef, et de la nouvelle-ville Ali-Mendjeli ont été jeudi le théâtre d’une soirée particulièrement mouvementée. Cependant, les événements ont connu une escalade sans précèdent à partir de l’après-midi de vendredi, qui aura connu de nombreux saccages. Des édifices publics ont été particulièrement les cibles privilégiés des émeutiers. Sur ce plan, la commune de Aïn Smara a été la plus touchée. Après avoir incendié deux bus et saccagé deux autres à la gare routière communale, les émeutiers ont mis le feu aux sièges de la Sonelgaz et de la Seaco, ainsi qu’à un bureau de poste, avant de détruire entièrement l’auberge de jeunesse et la bibliothèque municipale. Dans cette même commune, des heurts entre manifestants et forces de l’ordre ont éclaté hier, en début d’après-midi. Même scénario du côté de Zighoud Youcef, où des centaines de jeunes émeutiers ont procédé jeudi soir au blocage de la RN3 menant vers Skikda, avant de s’en prendre à la gare ferroviaire, à l’antenne de l’APC, un lycée, un technicum et un CEM. Même le véhicule de service du chef de daïra ne sera pas épargné. A Hamma- Bouziane, un autre lycée a fait l’objet d’un pillage en règle, tandis que l’on avance que plusieurs gendarmes ont été blessés dans des affrontements avec des manifestants en furie, lesquels passeront à tabac un photographe de presse et lui confisqueront son matériel. Au Khroub, si le centre-ville a été épargné, ce ne fut pas le cas des localités qui en dépendant, notamment Salah- Derradji et Ouled-Rahmoune. Du côté des deux villes nouvelles, le bureau de poste de Massinissa a été incendié, tandis qu’à Ali-Mendjeli, les dégâts ont été beaucoup plus importants. Les manifestants se sont dirigés vers les coups de 19h vers le centre commercial Er- Ritaj, que la rumeur désigne comme appartenant à un ex-ministre, mais se heurteront aux agents de sécurité en faction, ainsi qu’aux habitants des blocs d’immeubles environnants venus leur prêter mainforte. Les assaillants arriveront quand même à dévaster et piller deux magasins de téléphonie mobile. Le retour au calme s’opérera à la faveur de l’intervention d’éléments du GIR vers les coups de 21h. Jusqu’à l’après-midi d’hier, une vingtaine de sentinelles, ainsi que des gardiens armés de bâtons assuraient la garde des magasins de l’édifice. A noter aussi que le siège de l’APS a été attaqué à coups de pierres et a vu ses vitres totalement détruites. Non loin du centre-ville de Constantine, jusque-là épargné et en plus des quartiers susnommés, la journée d’hier a vu d’autres cités basculer dans l’émeute, à l’image de la cité Boussouf où des barricades ont été dressées durant la soirée de vendredi. A Oued-El-Had, par contre, les manifestants sont revenus à la charge dès la mi-journée d’hier en barricadant le boulevard de l’ALN avant d’être suivis par les émeutiers de Aïn- Smara qui ont préféré l’affrontement direct avec les services de l’ordre avant de passer aux actes dévastateurs. Enfin, des sources hospitalières ont avancé le bilan (non exhaustif) de 21 blessés, dont 11 policiers, et dont l’un serait un commissaire de police qui serait encore hospitalisé. Un bilan qui concerne exclusivement les blessés admis au CHU Ibn-Badis, alors que d’autres sources avancent plusieurs dizaines de blessés entre agents de l’ordre et manifestants.
I. H.

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