Des dizaines de jeunes ont, de nouveau, affronté hier les forces de l’ordre dans les ruelles de la capitale des Hammadites. Mêmes désillusions, même sentiment de désespoir ont gagné les foules chauffées à blanc lors des violentes émeutes ayant émaillé le chef-lieu de la wilaya durant ce week-end. L’ambiance qui a régné ces dernières quarante-huit heures était chaotique à tout coin de rue. La ville de Béjaïa, semble être abandonnée à son sort.
L’air était irrespirable et dominé par les gaz lacrymogènes et autres fumées de pneus brûlés ça et là. Le même climat de tension a marqué le décor, ce samedi : rues barricadées, pneus brûlés dans la quasi-totalité des cités, notamment Ihadaden, d’Ighil Ouazzoug, et d’Aamriw, où des centaines de jeunes se sont heurtés avec une violence inouïe aux forces de l’ordre. D’intenses échauffourées ont encore lieu à travers les quartiers de la ville ; les affrontements ont repris de plus belle aux alentours de 14h, où les jeunes sont sortis spontanément dans la rue en se servant de poubelles, de blocs en béton, de panneaux publicitaires pour dresser des barricades et ensuite caillasser les forces de l’ordre. A noter que le chef-lieu est resté coupé du reste du pays durant tout le week-end, toutes les routes menant au centre-ville étant coupées à la circulation. De nombreuses familles émigrées ont été contraintes de rebrousser chemin, car il était quasiment impossible de rejoindre l'aéroport Soummam-Abane-Ramdane. Aucun bilan pour l’instant ne nous a été communiqué du côté officiel quant à d’éventuelles pertes humaines et aux dégâts matériels, enregistrés depuis l’entame de cette révolte de la pauvreté et du désespoir.
Kamel Gaci

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