Actualités : BOUIRA
Une journée au rythme des émeutes


Un climat insurrectionnel régnait hier dans la ville de Bouira, où les jeunes et moins jeunes étaient mobilisés au niveau des différents quartiers de la ville pour en découdre avec les policiers. Ainsi, après une nuit mouvementée où l’on a enregistré les émeutes les plus violentes du côté des cités 140-Logements et Ecotec, hormis des émeutes qui se sont soldées par la destruction de plusieurs édifices dont l’antenne de l’état civil, un bureau de poste et une antenne OPGI, des abribus ainsi que les panneaux publicitaires, et quelques lampadaires, la matinée fut plutôt calme.
Cependant, ce fut de courte durée, car aux environs de 11h, les émeutes allaient reprendre de plus belle. En effet, les premières échauffourées sont signalées du côté de la cité Gouzi- Saïd avec, d’un côté, de jeunes manifestants barricadant la route à l’aide de pierres et pneus incendiés, et de l’autre, les brigades antiémeutes de la police usant de bombes lacrymogènes pour les disperser. Les premières fumées qui ont envahi le ciel de la ville semblent avoir été un signal pour les autres quartiers pour se soulever puisque, simultanément, aux environs de midi, c’est l’embrasement dans la majorité des quartiers de la ville. Toutes les routes y menant sont barricadées à l’aide de pierres et autres pneus brûlés, dont les fumées assombrissent le ciel ; alors que les gaz lacrymogènes indisposaient plus d’un, même loin du théâtre des affrontements. Aux bombes lacrymogènes lancées par les policiers, les jeunes manifestants ripostaient par des jets de pierres, blessant plus d’un. Les vitres d’un fourgon de la police ont volé en éclats. A l’heure où nous écrivons ces lignes, même scénario avec des centaines de jeunes manifestants dispersés par les policiers un temps avant de se regrouper quelques minutes plus tard dans un autre coin avec les mêmes scènes de pneus brûlés et de pierres jonchant les routes, rendant toute circulation impossible. Ces scènes vécues dans différents quartiers ont eu pour conséquence directe la fermeture de tous les commerces, donnant l’image d’une ville fantôme. Par ailleurs, si du côté des autres communes, un calme précaire régnait pendant la journée, la circulation a été totalement bloquée toute la matinée et pour la deuxième journée consécutive au niveau du pont de Zriba, à 20 km au sud-est de Bouira, après que des centaines de jeunes venus des communes d’Ahl-Ksar et de Bechloul eurent barricadé la route à l’aide de pierres et brûlé des pneus sur les deux voies de l’autoroute et même au niveau de la RN5. Des affrontements ont eu lieu suite à l’intervention des brigades antiémeutes de la gendarmerie pour libérer la voie aux centaines d’automobilistes, qui sont restés bloqués sur ces deux principaux axes routiers reliant la capitale à l’est du pays. A noter que ces affrontements ont causé, dans la seule nuit de vendredi à samedi, des blessures à pas moins de 24 policiers alors que du côté des manifestants, on signale une dizaine d’arrestations dans la journée d’hier.
Y. Y.

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