Actualités : NUIT MOUVEMENTÉE À TIARET
Quand les pilleurs se mettent de la partie


Les actes de vandalisme qui ont ciblé le nouveau lycée à Tiaret, vendredi après-midi, n’étaient en fait qu’un prélude à d’autres scènes de violence enregistrées aussi bien en ville qu’à travers certaines localités, obligeant les services de sécurité et les autorités locales à passer une nuit blanche.
Des coups de feu, des bombes lacrymogènes, le va-et-vient incessant des véhicules de la Protection civile et des forces de l’ordre, ainsi que les sirènes des ambulances ont été les faits marquants de cette nuit mouvementée de vendredi à samedi. Au chef-lieu de wilaya, plusieurs édifices publics ont fait l’objet de jets de pierres, engendrant des dégâts importants. Des jeunes, dont la plupart sont âgés de moins de 18 ans, ont failli commettre l’irréparable en s’attaquant aux forces de sécurité qui ont tout tenté pour les raisonner, mais vainement. Les pilleurs, qui se sont mis de la partie ont, quant à eux, trouvé leur compte en emportant tout sur leur passage. Les vols des micro-ordinateurs du lycée Belhouari et de l’Université, ainsi que du distributeur de billets de l’agence postale de Volani, sont des plus édifiants. A Sougueur, le spectacle était indescriptible, où l’on déplore le saccage et l’incendie d’un bon nombre de bâtiments d’institutions comme le tribunal, les impôts, la bibliothèque, la poste, le nouveau siège de la Sonelgaz, les établissements scolaires, la mairie et ses annexes, le CFPA, la BDL et l’ex-Onaco. Les jeunes en furie ont non seulement détruit les bâtisses, mais aussi dérobé des équipements, des appareils électroménagers, des produits alimentaires et des livres. Des gestes que nul n’a cautionné parmi les habitants, dont certains ont même prêté main-forte aux forces de l’ordre pour s’opposer aux manifestants. Des jeunes, conscients de la gravité des faits et appuyés par des associations, ont dû assurer la protection durant toute la nuit, des établissements tels la piscine semi-olympique et le centre de loisirs scientifiques de la ville. A quelques 25 km de Sougueur, à Tousnina plus précisément, le parc communal, le siège de l’APC ainsi qu’une maison de jeunes, soit les trois édifices qui existent dans ce petit patelin, ont fait les frais de la colère de la foule. Mahdia, l’une des plus importantes daïras de la wilaya, n’a pas été épargnée par ce mouvement de contestation. Selon des sources en provenance de la région, les jeunes se sont attaqués à un lycée avant de s’introduire dans le domicile du chef de daïra pour mettre le feu à son véhicule personnel et à celui de service, devant le regard médusé de sa famille, laissant planer un véritable climat de terreur. Cela dit, à Tiaret, l’absence de certains élus, la démission des parents et bien d’autres facteurs ont été pour beaucoup dans l’ampleur qu’ont pris les événements. C’est du moins ce que pensent des observateurs locaux.
M. B.

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