Actualités : EXPLOITATION DES ENFANTS
Plaidoyer pour la mise en place d’un système national d’information


Alors que l’exploitation des enfants bat son plein depuis des décennies, la problématique des chiffres contradictoires empêche la mise en place d’une véritable stratégie de défense de cette frange de la population. C’est le constat établi, hier, par M. Mekki, consultant et ancien vice-président de la Forem.
Salima Akkouche Alger (Le Soir) - L’absence d’un système national d’information empêche de connaître avec exactitude la réalité de l’exploitation des enfants. Société civile et pouvoirs publics avancent des chiffres contradictoires. C’est ce qu’a relevé, hier, M. Mekki, consultant international, lors d’une conférence-débat sur les droits de l’enfant et de la femme au Centre de presse El Moudjahid. Selon l’intervenant, la Forem a publié depuis 2006 une étude qui montre que près de 300 000 enfants travaillent alors que le ministère de la Santé a livré récemment les résultats d’une autre étude faisant état d’environ 340 000 mineurs qui travaillent. De son côté, le ministère du Travail avance un taux de 0,17%. «Nous ne pouvons faire des recherches en l’absence de vraies statistiques», a indiqué le conférencier. Cette problématique, poursuit-il, empêche d’avoir des institutions sur le terrain aptes à améliorer la situation des enfants ou de trouver une solution radicale à ce problème. De son côté, Mme Nadia Aït Zai, directrice du Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (Cidef), estime que les chiffres, quand bien même ils sont contradictoires, ne doivent pas freiner la lutte contre l’exploitation ou les violences à l’égard des enfants. «Au-delà des chiffres contradictoires, même s’il existe un seul enfant qui travaille, nous devons empêcher cela», a-t-elle indiqué. La juriste a ensuite évoqué toutes les modifications que la législation algérienne a tenté d’apporter en matière de droits de la femme. Cependant, estime-t-elle, l’inégalité entre l’homme et la femme demeure toujours. C’est également le cas des enfants. Ces derniers, a souligné Mme Aït Zai, notamment les enfants nés hors mariage et ceux adoptés dans le cadre de la kafala, rencontrent plusieurs obstacles que la loi ne prend pas en charge.
S. A.

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