Actualités : UNE MARCHE DES ÉTUDIANTS Y EST ATTENDUE AUJOURD’HUI
Béjaïa retient son souffle


Aujourd’hui, tous les regards seront braqués sur la ville de Béjaïa, qui s’apprête à vivre une grandiose manifestation, à laquelle a appelé la communauté universitaire. Sera-t-elle autorisée ? Ou réprimée ? La question revient dans toutes les conversations. La ville retient son souffle, sachant que tout rassemblement ou marche populaire sont interdits, conformément aux dispositions de l’Etat de siège, installé par le pouvoir depuis de longues années.
La capitale des Hammadites qui n’a, pourtant, pas encore établi officiellement le bilan de ses infrastructures saccagées, lors des émeutes des derniers événements, se voit aussitôt, renouer avec la contestation populaire. Le dispositif sécuritaire installé depuis le début des échauffourées est toujours en place et quadrille pratiquement tous les quartiers sensibles. Le comité de crise de l’université de Béjaïa, qui a appelé à une marche pour aujourd’hui 12 janvier, coïncide avec Yennayer (jour de l’an amazigh), a réitéré, par le biais d’une déclaration publique, sa position par rapport au dernier mouvement de colère ayant touché l’ensemble du territoire national, pour dénoncer l’inflation du pouvoir d’achat des citoyens et contre la pauvreté. Le comité de crise dénonce la répression qui s’est abattue sur le peuple algérien, en général, et sur les jeunes chômeurs, en particulier. Le comité universitaire a, aussi, appelé les étudiants, les enseignants et les travailleurs du secteur à participer massivement à cette marche pacifique qui s’ébranlera du campus Targa Ouzemmour jusqu’au siège de la wilaya, afin d’exiger la liberté d’expression, à la libération de tous les détenus du mouvement, pour une vie digne et un travail pour tous. Au lendemain des violentes manifestations ayant secoué la région, à l’instar des autres contrées, le premier responsable de l’APW, Hamid Ferhat, est sorti de son mutisme avec une déclaration parvenue à notre rédaction dans laquelle, il s’est indigné de la saignée de l’inflation et, notamment, de la répression dont est victime le peuple. Un demi-siècle, dit-il, «après le départ des colons, le peuple est toujours infantilisé, exclu et empêché de toute forme d’organisation et d’expression ». «Après avoir gravé dans la mémoire de plusieurs générations par le sang, l’histoire d’une des plus illustres révolutions de ce siècle contre l’injustice et pour l’entière liberté, voilà que des imposteurs tapis dans l’ombre veulent la lui confisquer», a-t-il ajouté. Le P/APW estime que pendant plus de 50 ans, les autorités responsables du pays ont privé le peuple algérien de son droit à l’autodétermination et à la dignité et n’accordant aucune dimension humaine à tous les citoyens, régentant le pays telle une grande prison.
Kamel Gaci

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