Actualités : GROSSISTERIES EN PRODUITS ALIMENTAIRES DE SEMMAR
Les commerçants exigent une législation adaptée


Une ambiance tendue régnait hier au quartier Semmar à Gué-de-Constantine, où les grossistes commentaient les derniers événements. Déroutés, les commerçants ont expliqué, encore une fois, qu’ils n’ont rien à voir avec la hausse des prix des produits alimentaires de large consommation. Toutefois, et tout en maintenant que les transactions par chèque sont particulièrement ardues, ils exigent une législation plus adaptée au terme du mois de mars prochain. Elle permettrait, selon eux, de définir notamment les marges bénéficiaires et des procédures claires concernant les transactions commerciales.
F.-Zohra B. - Alger (Le Soir) - Les grossistes se sont retrouvés au devant de la scène après les violentes émeutes vécues aux quatre coins du pays et provoquées par la hausse vertigineuses des prix des produits de première nécessité. Pointés du doigt, ils se défendent en accusant, à leur tour, les producteurs. Pour eux, leur marge bénéficiaire reste dérisoire et ne dépasserait pas les 1 à 1,5%. Concernant les nouvelles mesures relatives à l’obligation de l’utilisation des chèques à partir du mois d’avril et l’assouplissement des mesures concernant le dossier à fournir par les grossistes aux distributeurs, les avis sont partagés chez les commerçants de Semmar. «Il nous est impossible de travailler par chèque, vu notamment les lenteurs et les démarches contraignantes au niveau des banques. Dans ce cas, quand récupéronsnous notre argent ?» D’autres commerçants de gros préciseront qu’«à la fin du mois de mars prochain, au moment du bilan des impôts, il faudra payer la TVA, les marges seront prises et les prix remonteront de nouveau ». En fait, les rumeurs vont bon train à Semmar, où les commerçants voient leurs activités de plus en plus menacées. «Ils disent que les grossistes font monter les prix, alors que notre marge est particulièrement basse, sur l’huile, à titre d’exemple, ma marge est de 3 DA sur le bidon de 5 litres», assure un commerçant. Les grossistes diront aussi que ce dimanche, les représentants de Cevital ont fait le tour des commerces en vue de rembourser les intervenants suite aux nouvelles mesures prises par le gouvernement. «Il se trouve que tous les commerçants, ici, ne se sont pas approvisionnés chez Cevital, ils se retrouvent donc à payer de leur poche la différence. Ceci ajouté au fait que les représentants du groupe industriel ne font le décompte que de l’huile qui se trouve au niveau des magasins, pas les bidons que nous avons au niveau des dépôts. Cette mesure aussi va beaucoup nous pénaliser», s’indignent les commerçants. Inquiets, ces derniers expliquent qu’ils souhaitent une réglementation claire en vue d’éviter l’anarchie qui caractérise l’activité. Pour ce qui est de la présentation des factures, les grossistes expliqueront que «les producteurs et les importateurs vendent leurs produits sans factures, en vue d’éviter une hausse importante des prix des produits. Devant cette situation, les grossistes de Semmar estiment être dans le flou total et préfèrent donc adopter une attitude prudente en attendant de voir l’évolution de la situation d’ici la fin du mois de mars prochain, quand entrera en vigueur l’utilisation des chèques pour les transitions supérieures à 500 000 DA ainsi que la présentation d’une facture aux distributeurs.
F.-Z. B.

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