Sports : LA PROPOSITION ÉMANE DU MINISTRE DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
Fusionner le MOC et le CSC…


Elle est bien bonne la proposition faite à Constantine par le ministre de la Jeunesse et des Sports qui semble croire en l’avenir d’un grand club constantinois uniquement à travers une fusion des deux équipes phares de la cité en l’occurrence le MOC et le CSC. Le commis de l’Etat ne semble pas avoir une idée du passé sportif des deux clubs, qui avaient déjà fait l’objet d’une fusion à la fin des années soixante-dix.
Leur adhésion au projet à l’époque était tellement enthousiaste que l’équipe hybride qui en a été issue avait choisi pour couleur celle orange. Les uns et les autres se refusant d’évoluer sous leurs couleurs respectives. Les fans n’étaient donc pas loin «d’orange mécanique», le film-culte de Kubrick, d’autant plus que la société marraine des deux associations fusionnées appartenait à l’industrie mécanique, à savoir la Sonacome. Bien évidemment, cette union contre nature, que certains n’hésiteraient pas à qualifier de morganatique avortera quelques années plus tard, les Mocistes revenant à leurs anciennes amours du bleu et blanc via l’AJC, club universitaire, et les Clubistes aux leurs. Ce que ne semble pas sérieusement mesurer le ministre des Sports, c’est qu’avec une telle fusion qu’adviendrait-il de l’hostilité, voire la haine proverbiale entre les deux équipes qui font, d’ailleurs, l’essentiel de leur enjeu sportif, de la consistance même et des joueurs et de leurs dirigeants et enfin de l’affairisme ambiant qui s’est installé ces quinze dernières années. Il y a trop d’intérêts en jeu que Djiar, sans doute trop idéaliste, n’a pas placé sur l’un des plateaux de la balance. Morale de l’histoire : une fusion effective plongerait la ville dans la monotonie, les sièges du stade du 17-Juin ne seraient plus cassés, les resquilleurs seraient en voie de disparition, les citoyens n’auraient plus de crainte des dérives collatérales à la préparation du derby, de son déroulement et de sa fin, les transporteurs collectifs n’auraient plus de crainte de voir les vitres de leurs véhicules voler en éclats, les réparateurs automobiles entreraient dans une phase inquiétante de chômage, les filles ne seraient plus obligées de porter le vert et noir ou le bleu et blanc pour ne pas être importunées dehors. Ce serait alors un monde triste à s’inventer une autre occupation.
Adlane B.

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