Culture : CONFÉRENCE DE PIERRE GUILBERT AU CENTRE CULTUREL FRANÇAIS
L’atout humain


Pierre Guilbert, l’inventeur du réseau social «Masaga», est aussi consultant et formateur en communication et management.
Jeudi au Centre culturel français d’Alger, il a donné une conférence sur «Le b.a.-ba du management », également titre d’un de ses livres. Les changements et la réussite ne se font pas avec des machines, mais avec des hommes et des femmes, rappelle le conférencier. Le facteur humain est primordial. Ainsi et «à l’heure de la mondialisation et de la diminution des marges, les entreprises qui s’en sortiront ne sont pas celles qui auront les meilleurs logiciels ou procédures, mais celles qui pourront le plus possible bénéficier de la motivation de leurs équipes». Mais bien sûr, la motivation ne se décrète pas. Au contraire, «elle se gagne par l’attitude et le discours du manager, par ses valeurs et son exemplarité ». Ainsi, c’est la motivation qui a permis à l’équipe de France de gagner la Coupe du monde de 1998 et c’est son absence qui avait provoqué le naufrage de 2002. Pierre Guilbert est un habitué de l’Algérie et au début de sa conférence, il a fait ce touchant aveu : «A Alger, on sait quand on vient, mais on ne sait pas quand on va partir.» Vous croyez que ce genre de thème doit être traité «sérieusement» avec de tas de termes techniques que le «profane » a du mal à comprendre. Erreur, le Belge a écrit son livre sous forme de roman. Sa conférence, elle, est vivante avec des exemples souvent inspirés du monde du football. Sa mobilité sur scène – il a fait sa conférence debout– nous fait penser à un artiste en train d’animer un spectacle. Pour Guilbert, une entreprise fonctionne grâce au «PACE», un mot qui veut dire «paix» en italien. Ceci est le sigle de «produit», «actionnaires», «clients » et «employés». Dans une entreprise, il y a ceux qui font le produit et ceux qui le «font faire» (dirigent ou commandent). Il devrait aussi exister les cerveaux, ceux qui sont là pour ne «rien faire», mais réfléchir (pour faire avancer et améliorer le produit et les choses). Un chef et une entreprise doivent aussi se fixer des challenges. Mais tout changement rencontre des résistances. Sur écran, Pierre Guilbert explique que cette résistance se traduit par un «déni» (refus des changements), puis un «marchandage» qui sera suivi d’une «colère ». On touche le fond avec la «déprime». Ensuite viendra l’étape de «l’acceptation» et enfin de «l’harmonie». Une bonne communication permettra, toutefois, d’éviter la phase «négative » et d’atteindre directement la phase de l’acceptation. Guilbert n’est pas un adepte du taylorisme. En revanche, il reproduit (sur écran) la pyramide de Maslow avec ses cinq paliers de besoins (physiologiques, sécurité…). Mais, dans les différentes entreprises, les besoins «matériels» sont souvent les mêmes et donc entrent en compte de façon déterminante le facteur humain, la motivation et la confiance. L’homme n’est pas une machine, celle-ci ne pouvant faire que ce qu’elle est programmée de faire. Sur l’écran apparaît cette équation : H = QI+ Qe. Cela veut dire que l’homme est un quotient intellectuel, plus un quotient émotionnel. Le conférencier, en outre, fait remarquer que le facteur émotion (motivation…) est plus déterminant que le QI dans le rendement d’une personne, donc d’une entreprise. Pierre Guilbert et l’auteur de plusieurs essais dont Le b.a.-ba du management paru en octobre 2008 chez les éditions De Boeck. Sa fonction principale est de former au rôle de chef. Son leitmotiv est : ne jamais négliger l’humain au sein d’une entreprise.
K. B.

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