Actualités : LES RÉGIMES DU MAGHREB PÉTRIFIÉS PAR LA CHUTE DE BEN ALI
La communauté internationale soutient le peuple tunisien


La communauté internationale a apporté, hier, son soutien au peuple tunisien suite au départ de Zine El-Abidine Ben Ali. Le gouvernement français, principal allié du président déchu, a décidé de geler ses avoirs financiers. Les pays du Maghreb, dont l’Algérie, n’ont toujours pas daigné réagir officiellement.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Les déclarations de soutien au peuple tunisien se sont succédé ces dernières quarante-huit heures suite à la chute du régime de Zine El- Abidine Ben Ali. Le président américain Barack Obama a été un des premiers chefs d’Etat occidentaux à réagir en saluant «la dignité et le courage du peuple tunisien». Pour sa part, le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies a appelé les parties à redoubler d’effort afin de régler pacifiquement les problèmes, afin d'éviter de nouvelles victimes et prévenir de nouvelles violences». En Europe, Catherine Ashton, la responsable de la diplomatie de l’UE, a exprimé officiellement son soutien aux aspirations démocratiques en Tunisie. «Nous voulons exprimer notre soutien aux Tunisiens et notre reconnaissance de leurs aspirations démocratiques auxquelles on devrait répondre d'une manière pacifique», notera-telle. Position qui rejoint celle du gouvernement allemand qui, par la voix de la chancelière Angela Merkel, a appelé à l’instauration «d’une véritable démocratie». Pour sa part, la France se dit «prête à répondre à toute demande de concours afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable». Cette proposition, rendue publique dans un communiqué officiel du palais de l’Elysée, tranche avec l’offre «d’assistance sécuritaire» présentée par Michèle Alliot- Marie pour permettre à la police tunisienne de mater les manifestants. Mieux, la France semble avoir définitivement tourné la page de son «ami Ben Ali» en décidant de bloquer «les mouvements financiers suspects d’avoirs tunisiens». «La France a pris les dispositions nécessaires pour que les mouvements financiers suspects concernant des avoirs tunisiens en France soient bloqués administrativement, conformément à la législation. Elle est à la disposition des autorités constitutionnelles pour répondre, sans délai, à toute demande sur des avoirs tunisiens en France», souligne le communiqué officiel de la présidence française. Pris de court par les évènements, le gouvernement de Nicolas Sarkozy est aujourd’hui dans l’obligation de changer de position afin de défendre ses intérêts dans ce pays. Dans le monde arabe, on relève peu de déclarations officielles de soutien au peuple tunisien à l’exception du gouvernement égyptien, de l’Etat du Qatar et de la Ligue arabe. «L'Egypte affirme son respect des choix du peuple tunisien et est confiante, la sagesse des frères tunisiens les incitera à la retenue et empêchera le pays de plonger dans le chaos», précisait, hier, Le Caire. De son côté, la Ligue arabe a lancé un appel «à toutes les forces politiques, ainsi qu'aux représentants de la société tunisienne et aux officiels, d'être unis pour le bien du peuple et pour réaliser la paix civile». Au Maghreb, l’effondrement du régime dictatorial de Zine El Abidine Ben Ali semble avoir pétrifié les gouvernements de la région. Dans ces pays, aucun responsable officiel n’a encore daigné réagir pour saluer, ou même critiquer, la libération du peuple tunisien.
T. H.

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