Actualités : DÉPART DE BEN ALI
Les partis politiques réagissent


Les événements qui ont secoué la Tunisie notamment ces dernières vingt-quatre heures, après le départ du président Ben Ali, n’ont pas laissé indifférente la classe politique. FNA, RND, FFS, MSP, ont tous réagi à cet événement. Ces partis politiques, tout en exprimant leur soutien au peuple tunisien et en reconnaissant son courage, interpellent les gouvernements arabes à en tirer des leçons pour l’avenir.
MOUSSA TOUATI (FNA) :
«C’est un avertissement pour tous les pays arabes et africains»
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, réagissant au départ de Ben Ali, a déclaré que ce qui vient de se produire en Tunisie est un avertissement pour les autres pays arabes et africains. Puisque, selon lui, ce qui vient de se produire en Tunisie aura inévitablement des répercussions sur l’ensemble de ces pays. D’autant que, dira-t-il, dans les pays arabes et africains, ceux qui arrivent au pouvoir veulent y rester à vie. Pour y parvenir, dira M. Touati, ces derniers changent les lois afin d’en instaurer d’autres en leur faveur. Le FNA estime que le peuple tunisien est pionnier d’une initiative qui aspire aux changements. L’interlocuteur a souligné que ce qui s’est passé en Tunisie prouve que lorsqu’un peuple veut aboutir à quelque chose, rien ne peut l’arrêter. «Le peuple tunisien a atteint la maturité, il vient de démontrer qu’il connaît ses droits. Il a décidé de revoir sa situation politique et sociale et c’est ce qui a conduit à une intifadha populaire», a déclaré l’ancien candidat aux présidentielles. Et de poursuivre : «Les Tunisiens aspirent à un Etat plus démocratique qui a plus de légitimité, et qui respecte son peuple. Avec son courage, que nous saluons, ce peuple a réussi à imposer sa parole et son refus quant à un président à vie». M. Touati estime également que les autres dirigeants arabes ou africains vont se remettre en cause après que la France ait refusé de recevoir sur son sol Ben Ali et sa famille. «Certains pensent qu’ils sont soutenus par les pays occidentaux et croient qu’en cas de besoin, ils auront leur aide. Or, la France vient de prouver le contraire», a déclaré le président du FNA.

SEDDIK CHIHAB (RND) :
«Les cris d’alarme ont été bien saisis, maintenant il faut agir en profondeur»
Le vice-président de l’Assemblée populaire nationale et membre du parti du RND, Seddik Chihab, dans sa déclaration, espère que la rue arabe tire des leçons et des conclusions sur ce qui vient de se passer en Tunisie. Ces situations de protestation, estime- t-il, sont malheureusement en train de se propager à travers plusieurs pays arabes, comme c’est le cas en Jordanie et probablement en Egypte. Ces pays doivent, selon M. Chihab, tirer des leçons sur ce qui s’est passé en Irak pour éviter de tomber dans de pareilles circonstances. «Les cris d’alarme ont été bien compris et il faut agir vite et en profondeur», a-t-il déclaré. Seddik Chihab estime que l’heure, pour la Tunisie, est à la reconstruction du pays. «Nous sommes solidaires avec le pays et le peuple tunisiens. Nous faisons confiance à l’intelligence et à la sagesse tunisienne pour traverser ce moment difficile pour dépasser vite cette crise et s’occuper de la refondation de la société tunisienne sur des bases beaucoup plus démocratique, et beaucoup plus acceptable », a-t-il conclu.

FRONT DES FORCES SOCIALISTES (FFS) :
«Les Algériens espèrent que l’expérience tunisienne sera méditée»
Le Front des forces socialistes (FFS) qui a commenté dans un communiqué les derniers événements qui ont secoué la Tunisie, estime que «la victoire du peuple tunisien est la victoire de toutes les femmes et de tous les hommes épris de justice, de liberté et de démocratie dans le Maghreb». Le FFS, qui manifeste sa solidarité avec ce peuple, se dit convaincu que «les forces du changement trouveront les ressources nécessaires pour mener à terme le processus de démocratisation de la Tunisie, et sauront lever les obstacles qui ne manqueront pas de se dresser tout au long de la période de transition démocratique». Selon ce parti, les peuples du Maghreb éprouvent un désir fervent de changement pour accéder à la dignité, la liberté, à la démocratisation et au bonheur. En Algérie, le désir a été exprimé au lendemain de l’indépendance, selon le FFS. «Oui, aujourd’hui, les Algériennes et les Algériens savent qu’il est difficile de mener une lutte pacifique en face d’un régime violent. Ils montrent encore qu’ils sont déterminés à faire aboutir ce combat, à faire tomber ce régime et à consentir tous les sacrifices», lit-on dans le même communiqué, qui souligne que «les Algériennes et les Algériens espèrent que l’expérience tunisienne sera méditée».

MOHAMMED DJEMAA (MSP) :
«C’est une leçon pour tous les systèmes politiques arabes»
Le secrétaire général à l’information du MSP, Mohamed Djemaa, qui s’est exprimé à travers un communiqué rendu public sur les événements en Tunisie, estime que cette «réalisation historique du peuple tunisien est une leçon pour tous les systèmes politiques arabes». Selon ce parti, les Etats arabes doivent retenir qu’avec l’existence d’une jeunesse consciente avec des aspirations légitimes à accéder à la liberté et au développement, il n’est désormais plus possible de continuer de gouverner avec des anciennes mentalités et d’anciens systèmes. Tout en soulignant que la Tunisie vit un moment historique, le MSP a exprimé tout son soutien à la lutte légitime de ce peuple. «Le droit à l’erreur n’est désormais plus toléré. Ce qui s’est passé en Tunisie doit nous interpeller sur la nécessité de l’alternance au pouvoir et de l’ouverture politique», a écrit le MSP.
Propos recueillis par Salima Akkouche

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