Les étudiants de l’Université M’hamed- Bougara de Boumerdès ont organisé un rassemblement en signe de solidarité avec les émeutiers de janvier. Ce rassemblement s’est déroulé sous bonne garde policière postée à l’écart de l’Université.
Pour les manifestants qui ont organisé pacifiquement leur action devant le siège du rectorat de leur université, les révoltés de janvier ne sont pas des voyous. A notre arrivée, Ahmed, étudiant à l’INGM, debout sur une tribune de fortune, haranguait ses camarades sur les problèmes de la corruption et l’accaparement des richesses du pays. A la fin de son spitch, nous l’avons abordé. Sur les motivations de ce rassemblement, il assène : «Se pourrait-il que notre société de 35 millions d’âmes produise 2 millions de voyous ?» Pour lui, les problèmes des jeunes sont ailleurs. «Ceux qui disent que les manifestants ne sont que des casseurs savent-ils que ces derniers sont sortis des bidonvilles ? Nous sommes réunis pacifiquement non seulement par solidarité envers eux, mais plus encore, c'est-à-dire pour légitimer leur action et exiger leur libération.» Ce regroupement, qui précède d’autres actions, revendique également le respect des libertés individuelles et collectives et soutient ceux qui exigent le changement dans notre pays. De son côté, M. Hafid, inscrit également à l’INGM, fait une analyse succincte sur les raisons du soulèvement de janvier et ses perspectives : «Le pouvoir à coups de corruption et de répression tente de dépolitiser la société et de lui greffer le sentiment de découragement. Mais la révolte vécue a fait prendre conscience à la majorité et l’on constate, fort heureusement, que le changement pacifique est possible dans notre pays. Le pouvoir ne peut pas en effet acheter toute la société ni arrêter le cours de l’Histoire.» Selon lui, les Algériens ne demandent pas moins que le respect des libertés et un peu de dignité de la part des dirigeants de ce pays. Rappelons que le collectif estudiantin a prévu un autre rassemblement pour mardi prochain «Nos actions n’en sont qu’à leur début», disent-ils. A noter que des fourgons des forces anti-émeutes ont été aperçus autour de l’Université M’hamed-Bougara.
Abachi L.

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