Actualités : FAROUK KSENTINI À LA CHAÎNE II :
«Les marches n’ont réglé aucun problème»


Invité au Forum du jeudi, l’émission hebdomadaire de la Radio Chaîne II, le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme dira que les marches sont inefficaces et n’ont résolu aucun problème en Algérie.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) - L’interdiction des marches dans la capitale est quelque chose de tout à fait ordinaire pour Farouk Ksentini. C’est même une décision qu’il approuve et justifie. «Ce sont les conditions sécuritaires actuelles qui expliquent ce refus. Le gouvernement algérien a le droit de les interdire et il ne faut pas en avoir honte», dira-t-il, ajoutant que la situation sécuritaire est plus difficile à maîtriser à Alger que dans les autres villes du pays. «Ailleurs, il est plus facile de contrôler la situation. A Alger, nous avons déjà du mal à gérer la circulation automobile ! La capitale a un statut particulier et l’Etat est constitutionnellement responsable de la sécurité des citoyens.» L’invité de la radio dira qu’autoriser les marches peut se révéler dangereux sur la sécurité des citoyens. «Pour toutes ces raisons, je ne participerai pas à cette marche (celle d’aujourd’hui, ndlr)», dira-t-il. Farouk Ksentini préfère «le dialogue pacifique et constructif» aux marches qu’il qualifie de stériles, puisqu’elles n’enfantent que «violence et nouvelles crises». «Les revendications soulevées sont légitimes, je conteste seulement la forme de la protestation. Je ne dis pas qu’il faut interdire les marches ou attaquer leurs organisateurs. Je donne mon avis, ni plus ni moins. Je trouve que c’est une manière déraisonnable de manifester.» Pour le président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme, le dialogue reste l’unique moyen d’expression qui peut apporter des résultats. «De ma vie, je n’ai vu des marches résoudre un problème. Je me rappelle qu’en 1990, elles étaient quasi quotidiennes en Algérie, mais elles n’avaient fait que du bruit et avaient rendu l’ambiance électrique. Sans plus. Dans d’autres pays, il y a d’autres voies.» Abordant la levée de l’état d’urgence, l’intervenant estime que la lutte antiterroriste est pratiquement terminée et la situation sécuritaire s’est nettement améliorée, ce qui permet aujourd’hui au pays de respirer. «Ce sont les conditions sécuritaires difficiles qui ont imposé l’état d’urgence. Sa levée était attendue, car beaucoup de partis ainsi que le mouvement de la société civile l’ont exigé», soulignera-t-il, estimant que cette démarche démontre «une volonté claire d’approfondir et de pratiquer la démocratie». Sans pouvoir donner de date précise quant à la levée de l’état d’urgence, Farouk Ksentini pense que cette démarche ne prendra pas beaucoup de temps. «Les choses sont simples, on doit choisir si cela devra se faire par ordonnance ou par décret présidentiel. De toute façon, la levée se fera dans la légalité et le respect de la Constitution.»
I. B.

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