Actualités : MOUVEMENT DE PROTESTATION À LA GARE D’AGHA
Les agents de la SNTF bloquent les rails


Les agents du service du patrimoine de la SNTF (Société nationale de transport ferroviaire) ont observé, jeudi 10 février, un mouvement de protestation à la gare d’Agha, à Alger. Allongés sur la voie ferrée, les contestataires ont empêché les trains de sortir ou de rentrer dans la gare.
Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Dès 7h 30, une cinquantaine d’agents ont barricadé la voie ferrée à la gare d’Agha. Certains se sont allongés sur les rails, paralysant ainsi le trafic ferroviaire durant toute la journée. Ils revendiquaient leur nomination au sein de la SNTF. «Nous sommes recrutés par contrat d’une année renouvelable depuis plusieurs années. Certains d’entre nous ont intégré la SNTF depuis 7 ans, d’autres depuis 10 ans alors que les plus anciens sont là depuis la création de ce corps en 1997. Nous avons, à maintes reprises, revendiqué notre nomination auprès du secrétaire général de la Fédération des cheminots et de la direction des ressources humaines mais nos réclamations sont restées sans suite», explique l’un des agents. Ainsi, les protestataires dénoncent «le favoritisme et le régionalisme» dans les décisions de l’administration de leur société. «Notre avenir est incertain. Récemment, du personnel du patrimoine, recruté depuis une année dans le cadre de l’Anem, a été nommé sans prendre en considération la situation des anciens», soulignent-ils. Et de poursuivre : «Pourtant, nous sommes ceux qui ont protégé la SNTF et ses biens durant les dures années de terrorisme, et ce sont les nouvelles recrues qui bénéficient de la nominations.» «Regardez, nombreux sont ceux qui gardent des séquelles de cette période », pestent plusieurs agents en exhibant des cicatrices sur le visage, les bras ou les jambes. C’est le cas de Mohamed, la quarantaine, qui affirme avoir été victime de quatre déflagrations de bombe, durant son service. «Nous protégeons la société et ses biens mais, nous, personne ne nous protège», dit-il. Les manifestants ont évoqué également l’absence de primes de risque, de port d’arme, de déplacement et autres. «Les maîtres-chiens travaillent avec leur propre chien et ne bénéficient d’aucune prime en contrepartie. Si le chien meurt, l’agent sera suspendu jusqu’à ce qu’il ait un nouveau chien», ontils déclaré. Pour Mohamed, Rahim, Rachid et les autres, la «hogra» fait partie de leur quotidien. Et d’expliquer : «Nous avons signé un contrat de 40 heures de travail par semaine, mais en réalité, nous dépassons les 72 heures sans que ces heures supplémentaires ne soient considérées comme telles et sans avoir droit à des jours de récupération. » Citant d’autres «injustices », telles que «les retenues sur salaire, les mises à pied répétitives et les licenciements abusifs», le personnel du patrimoine de la SNTF se dit lésé dans ses droits. «Nous subissons la dictature de l’administration, et si vous réclamez, vous risqueriez de prendre un mois entier de travail réduit à une fiche de paie de zéro dinar. Plusieurs d’entre nous ont vécu cette situation. Même avoir un syndicat nous est interdit», assurent-ils. Avoisinant le milliers au service du patrimoine de la SNTF à travers le territoire national, ces agents semblent bien déterminés à mener leur action jusqu’au bout. «Le mouvement de protestation a également été suivi par nos collègues à l’est et à l’ouest du pays. Nous ne libérerons pas la voie ferrée avant la satisfaction de notre revendication », affirment-ils.
R. N.

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