Société : SKIKDA
A chaque intempérie, les logements de fonction de Saâd-Guermeche sont inondés


«Nous, on n’a pas attendu ces dernières inondations pour mériter l’appellation de sinistrés, mais cette situation, nous la subissons à chaque intempérie», nous rapporte, en colère, le collectif des habitants des logements de fonction du groupement scolaire de Saâd-Guermeche, à la cité des Frères-Saker.
Il est vrai que ce point de la zone basse de la ville de Skikda est l’un des plus inondés de la wilaya. Les 10 logements où vivent 22 familles sont dans un état lamentable. Le mobilier et les équipements électroménagers et électriques sont endommagés. On déplore un blessé et deux autres ayant eu un malaise. Une femme a même accouché la nuit du sinistre, elle a été évacuée à l’hôpital sur une banquette que supportait à bras-le-corps les membres de sa famille. Il suffit de quelques gouttes de pluie pour que le quartier devienne inaccessible, les bottes refaisant surface pour la circonstance. La dernière intempérie a, encore une fois, mis à nu les lacunes que ne cessaient de dénoncer les habitants. «Pas besoin de lâcher de barrage ou de débordement de Oued Zeramna, pour qu’on assiste, médusés, à l’apparition en abondance de la gadoue et la preuve que l’assainissement est à revoir. Certes, on a enregistré une baisse dans le niveau des eaux dans les demeures, qui est passé de 2,5 m en 1984, à 1,2 m en 2001, en passant par 1,6 m en 2004, mais il n’en demeure pas moins que le problème reste posé», explique un des sinistrés. Le désarroi a été accentué par le fait qu’aucun des responsables locaux n’est venu leur rendre visite. «Hormis les éléments de la Protection civile et ceux de l’Office national de l’assainissement, qui sont restés dans leurs véhicules, nous n’avons reçu la visite d’aucune autorité locale. Quelques responsables ont même eu le culot de nous demander d’aller les voir», s’indigne un habitant des immeubles et propriétaire de commerces. Ce dernier rapporte que son père a été pris de malaise quand il a vu les pertes subies par son épicerie. Lors de notre visite sur les lieux, les familles étaient affairées, toutes seules, à nettoyer les lieux. Une dizaine de mètres plus loin, les propriétaires des locaux commerciaux et d’ateliers de mécanique, des vendeurs de marbre et autres étaient occupés à faire le ménage. Prochainement, une réunion regroupant les instances compétentes, notamment la direction de l’hydraulique et l’ONA, portant sur les mesures à prendre dans le cadre de la lutte contre les inondations, abordera également le cas de la cité des Frères-Saker.
Zaid Zoheir

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable