Actualités : UPM, UMA, LIGUE ARABE, TUTTI QUANTI OU LES DICTATEURS RÉUNIS
Zeroual : un cas d’école


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Liamine Zeroual est étrange, c’est un cas d’école dans le monde dit arabe. Au Moyen-Orient et au Maghreb, un chef d’Etat qui a limité le nombre des mandats présidentiels à deux maximum, et qui a démissionné est dans les pas des prophètes. Hommage doit être rendu à Zeroual.
Au Caire, à Sanaâ, à Tunis, à Tripoli, à Manama, à Riyadh, à Rabat, partout et surtout à Alger. Notre pays possédait grâce à Zeroual une Constitution solide, robuste, à l’américaine (deux mandats et puis «Irhal»). Elle a été piétinée. L’Algérie le regrettera, peut-être même qu’elle le regrette déjà. Le dernier-né, l’Union pour la Méditerranée, conçu et enfanté par N. Sarkozy, est comme les autres. Il est, à l’image des sinistres UMA et Ligue arabe, un cadre budgétivore, havre de paix pour dictateurs. Le nord de l’Europe, repu, suffisant, égoïste, a créé pour le Sud une institution pour malfamés, pour sous-êtres devant accepter leur sort d’être sous joug dictatorial. Moubarak, l’homme aux quatre-vingt milliards de dollars volés à son peuple, a été désigné par l’Europe comme représentant de la rive sud à l’Union pour la Méditerranée. Rive sud déjà largement servie en dictatures associées par la Ligue arabe et l’Union du Maghreb toujours arabe. Structures non démocratiques, composées de chefs d’Etat et de rois. En Orient et au Maghreb, point de trace de chef de gouvernement, le dernier en date, en Algérie, a été supprimé par la «révision constitutionnelle» de 2004 pour le poste de Premier ministre. Pire encore, les officiels des officiels parmi les officiels disent, toute honte bue, que l’Algérie n’a pas de chef de gouvernement, ni de Premier ministre mais un coordinateur, d’autres parlent de coordinateur (?) de l’action gouvernementale tracée par le président de la République. L’Algérie de Zeroual avait une Constitution solide, robuste, loyale, à l’américaine avec limitation des mandats présidentiels à deux. Elle a été piétinée, changée pour une aventure dont même ses géniteurs n’arrivent pas à s’en extirper. Demain, c’est déjà aujourd’hui, nous reviendrons au texte fondamental de Zeroual. Deux mandats et puis «Irhal». Sinon ça sera un «rahil» à la Ben Ali, Moubarak, Gueddafi et les autres, chacun son tour. Ceci pour revenir à l’UPM, l’UMA et la Ligue arabe. Et si, par un miracle de l’Histoire dont l’Algérie détient une part de secret, notre pays s’exfiltrait en le réclamant haut et fort de ses demeurés de dictateurs. Et si, par la même occasion, il réhabilitait la Constitution Zeroual ? Ça sera le commencement de la fin ou la fin du commencement, qu’importe !
A. M.

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