Près d’un millier de travailleurs des communes de la wilaya de Béjaïa ont participé, hier dans la matinée, à une marche pacifique, initiée par le syndicat Snapap dans la ville de Béjaïa pour crier leur colère face à la «dégradation vertigineuse» de leur pouvoir d’achat et dénoncer «le mépris» des pouvoirs publics à leur égard.
La manifestation de rue des communaux, venus de différentes communes de la wilaya, s’est ébranlée vers les coups de 11h, de l’esplanade de la Maison de la culture pour se diriger ensuite vers le siège de la Wilaya en adoptant les mots d’ordre : «Augmentation des salaires. Respect des libertés syndicales et du droit de grève. Promulgation dans l’immédiat du statut et du régime indemnitaire et l’accès à la retraite sans condition d’âge.» S’exprimant lors d’une prise de parole improvisée au cours du regroupement observé devant le siège de la wilaya, Kerkour Nordine, secrétaire général du Snapap de Béjaïa, a descendu en flèche la politique de la centrale syndicale l’Ugta laquelle, selon lui, «a dévoyé le combat de Abane et d’Aïssat Idir». «Après avoir activement contribué au démantèlement des entreprises économiques, l’Ugta s’attelle aujourd’hui à l’étranglement du secteur de la Fonction publique. Nous revendiquons notre droit à une vie digne, un salaire décent et un toit», fulmine le syndicaliste du Snapap, tout en soulignant dans la foulée le paradoxe algérien : «Un pays riche mais un peuple pauvre. Nos dirigeants ont trahi la mémoire des martyrs de la Révolution», s’indigne l’orateur. Cette démonstration de force intervient au troisième jour de la grève des communaux, qui a paralysé l’ensemble des services des communes de la wilaya.
A. Kersani

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