L’Union nationale des agriculteurs libres exige de mettre toute la lumière sur le dossier de l’effacement de la dette et affirme qu’il y a incompatibilité entre le montant avancé par le gouvernement et le nombre de dossiers traités. «Il y a anguille sous roche», pense Lounès Hamdi, vice-président de l’Unal.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) -S’exprimant, hier, à l’occasion d’une conférence de presse, le vice-président de l’Union nationale des agriculteurs libres n’y est pas allé par trente-six chemins pour remettre en cause la démarche du département de Rachid Benaïssa dans le traitement du dossier de l’effacement de la dette des agriculteurs. «Le 28 février 2009, le président avait annoncé lors d’un meeting à Biskra, l’effacement de la dette des agriculteurs et des éleveurs. Une enveloppe de 41 milliards de dinars a été consacrée à cet effet. Cependant, aujourd’hui, le ministère de l’Agriculture ne parle que de l’effacement de 36 milliards de dinars de dettes, pour 77 497 agriculteurs. Alors, je pose la question : «Où sont d’abord passés les 5 milliards de dinars de différence ? En second lieu, les 77 497 agriculteurs qui ont bénéficié de l’effacement de la dette ne représentent que 60 % au maximum de l’ensemble des agriculteurs syndiqués. Le chef de l’Etat a parlé de l’ensemble des agriculteurs et éleveurs, et le montant qu’il a avancé était étudié et censé couvrir la dette de tous. Comment se fait-il que la dette de seulement 77 497 agriculteurs peut atteindre les 36 milliards de dinars ?» s’estil interrogé. Lounès Hamdi va encore plus loin et enchaîne : «Je dispose d’un document officiel signé par le ministre des Finances, Karim Djoudi, et dans lequel est mentionné l’effacement de la dette de 77 179 agriculteurs, alors que dans le Journal officiel du 1er décembre 2010, on parle de 77 497. Il y a une différence de 318 cas et c’est énorme à nos yeux. Ensuite, et dans ce même document, on parle de l’effacement de la dette de 415 aviculteurs pour un montant de 497 millions de dinars auprès de la Badr, et de 5 autres aviculteurs auprès de la Caisse nationale de mutualité agricole, pour un total de 12, 547 millions de dinars. A mon sens, il y a deux poids et deux mesures, et en plus, cette somme est censée couvrir la dette de plus de 415 aviculteurs.» Enfin, le président de l’Unal, Kaïd Salah, a de son côté, rendu publique une lettre adressée au président de la République, dans laquelle il demande à ce dernier d’intervenir pour l’application de sa promesse, émise un mois avant le lancement de la campagne électorale, le 19 mars 2009.
M. M.

Nombre de lectures :

Format imprimable