Société : 96 LSP DE L’APC DE SKIKDA
Un projet qui tarde à voir le jour


Six ans après, les 96 postulants des logements sociaux participatifs de l’APC de Skikda attendent toujours le lancement du projet à la cité des 500- Logements. L’étude est finalisée, le choix de l’assiette est fixé et la liste des postulants a été déjà ficelée et signée par le maire de Skikda durant son mandat 2002-2007, aujourd’hui en prison.
Initialement pris en charge par l’APC de Skikda, sur décision de feu Ferhat Ghennai, les travaux de terrassement n’ont jamais été lancés, même après le décès de ce dernier le 1er octobre 2010. Selon une déclaration qu’il nous a faite à l’époque, «l’APC devait s’impliquer par deux actions. La première concerne deux volets : la mise à la disposition de l’agence foncière d’un terrain situé à la cité des 500-Logements, derrière les 40 logements de la commune, et le lancement des travaux de terrassement. Ces deux opérations auront à amortir le coup du projet, ce dont tireront profit les postulants. La deuxième action consiste à porter un nouveau droit de regard sur la liste, une révision s’impose s’il a été confirmé que des personnes auraient bénéficié de logements ou d’autres formules d’aide à la construction. Pour cela, il leur sera demandé de fournir un certificat négatif. Et contrairement aux allégations, personne ne sera exclu au motif d’avoir un faible revenu, car la loi permet même aux chômeurs de postuler pour un LSP. Pour le vice-président communal chargé de l’urbanisme, «notre engagement de décaper le terrain a été compromis lorsqu’aucune entente n’a été trouvée avec l’agence foncière. En effet, lors d’une séance de travail, une demande nous a été faite par le représentant de celle-ci, celle de procéder également aux travaux de déblaiement, opération nécessitant de lourds camions, engins dont est démunie l’APC. Depuis, le projet accuse un retard considérable ». Deux entreprises se sont relayées sans résultats probants. Une troisième a remporté le marché il y a un mois sans qu’elle entame les travaux. Pourtant, selon les déclarations du directeur de l’agence foncière, Dehili Chérif, «selon les prévisions, les travaux de réalisation des 96 logements seront lancés en juillet 2010, les deux premiers trimestres de l’année étant réservés à l’établissement du permis de construire, du lancement de l’étude et de l’appel d’offres. Le terrain présente un relief accidenté qui nécessitera la construction d’un mur de soutènement». En réponse aux retards qu’accusent les travaux, notre interlocuteur précise : «Le problème réside dans la difficulté de trouver des entreprises de réalisation. D’ailleurs, ce n’est qu’au troisième appel d’offres, les deux premiers étant infructueux, que l’entreprise a été désignée ; le chantier sera installé incessamment. Au sujet des listes des bénéficiaires, elles seront transmises pour enquête à la Caisse nationale du logement.» Une rétrospective s’impose. Les choses se sont précipitées en 2009 à la faveur de plusieurs facteurs. Le projet a été remis sur le tapis, et ce, suite à la désapprobation de la tutelle communale et le transfert du dossier de l’AADL à l’agence foncière de la wilaya. Motif avancé : la vente par l’APC de deux lots de terrain d’une superficie de 3 908,65 m2 à la briqueterie ouest au profit de l’AADL est une opération jugée étrangère aux attributions communales, mais plutôt celles de l’agence foncière de la wilaya de Skikda. Le montant qui a été versé à la caisse communale, de l’ordre de 2 736 050 DA, devra être restitué à l’agence AADL. Un projet de délibération adopté par l’APC, lors de la session extraordinaire du 5 novembre 2009, a officialisé toutes ces actions, 4 ans après. Ce qui a mis aussi fin à la convention qui liait depuis des années, d’une part, l’AADL, et de l’autre, le comité des œuvres sociales de l’APC et la coopérative immobilière Nasr. Une séance de travail, maintes fois reportée, s’est tenue en décembre 2009, à l’hôtel de ville, regroupant le P/APC, le directeur de l’agence foncière de la wilaya de Skikda, le vice-président chargé de l’urbanisme, le président du syndicat des travailleurs de la commune, le président du comité des œuvres sociales, le secrétaire général de l’APC et le président de la coopérative, un employé de la mairie. A l’ordre du jour, la définition du rôle de chacun dans la réalisation de ce projet et les démarches entreprises par chacune des parties prenantes. «Je ne veux pas entendre parler de coopérative, mais de programme LSP au profit des employés de la mairie. Mon vis-à-vis dans ce programme est uniquement l’APC, qui est représentée par le maire», a tenu à clarifier, à cette époque, le directeur de l’agence foncière de la wilaya. Quand on sait que beaucoup parmi les bénéficiaires, au maigre salaire, se sont sacrifiés pour pouvoir s’acquitter des 350 000 DA, en mai 2010, au titre de l’apport initial, tout cela en mettant de côté leur projet de mariage, on peut imaginer facilement leur désarroi. «J’ai 40 ans et je suis toujours célibataire. Vous savez pourquoi ? Je n’ai pas un toit. Quand j’ai postulé pour un appartement dans le cadre de cette coopérative immobilière, j’avais 35 ans. L’espoir s’effiloche au fil des ans», se lamente un «futur» acquéreur. «Je suis marié depuis trois ans. Je perçois un salaire de 10 220 DA, en tant que contractuel. L’attente ayant trop duré, j’étais obligé de louer un appartement au niveau d’un lotissement sur les hauteurs de la ville à 8 000 DA le mois. C’est dire le dur vécu subi», renchérit un vacataire au sein de l’APC de Skikda.
Zaid Zoheir

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable