Actualités : CONFÉRENCE DE PRESSE DE L’ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT :
«90 millions de centimes pour une demi-journée à la Coupole»


Les manifestations pacifiques en Algérie ne sont pas gratuites, elles sont même coûteuses. Selon le secrétaire général d’El Islah, les autorités ont exigé de l’Alliance nationale pour le changement de payer de grandes sommes pour pouvoir tenir leur meeting à Alger.
Irane Belkhedim - Alger (Le Soir) -«On nous a dit que partis et associations peuvent bénéficier gracieusement de salles pour tenir leurs meetings. Ce n’est pas vrai puisqu’on nous a demandé de payer !» s’est plaint le secrétaire général d’El Islah, Djamel Ben Abdeslam, selon qui l’Alliance nationale pour le changement fait face à d’interminables complications pour tenir son premier meeting prévu le 18 mars. Ce responsable s’exprimait dans une conférence de presse tenue hier à la maison de la presse Tahar- Djaout. «Pour la Coupole, les autorités ont exigé 90 millions de centimes. Pour la salle Atlas de Bab El Oued, elles nous ont réclamé 23 millions de centimes pour la demi-journée !» s’est-il exclamé. Même l’organisation de la rencontre avec la presse n’a pas été chose facile. L’accès au Centre international de presse (CIP) qui, autrefois, se faisait sur un simple bon de commande, n’a pas été possible. «La direction commerciale nous a demandé une autorisation de la wilaya d’Alger. Nous ne l’avons pas fait parce que cela allait nous retarder et la conférence de presse décalée jusqu’à demain». Ainsi, les délégués de l’ANC ont préféré solliciter la direction de la maison de la presse (1er Mai, Alger) pour animer leur conférence. «La direction nous a fait une remise et nous n’avons payé que 60 000 DA, sans complications. Ce ne sont pas des dosd’âne que l’on nous dresse mais bien des dos de chameaux ! Et on dira après que nous n’avons pas pu encadrer les jeunes !» s’est-il emporté. L’intervenant dira que la levée de l’état d’urgence, annoncée en grande pompe, est un leurre puisque le Conseil des ministres a adopté un texte qui octroie à l'Armée nationale populaire le même rôle qui était celui de la police ou de la gendarmerie auparavant. «Demain, à la sortie d’un match de foot, nos jeunes qui exprimeraient leur déception dans la rue pourraient être arrêtés et accusés de terrorisme. L’état d’urgence n’a jamais été levé, mais bien au contraire, il a été réaffirmé et d’une manière plus dangereuse », a-t-il soutenu. L’Alliance nationale pour le changement a vu le jour au mois de février, lancée par l’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour et d’autres mouvements. Elle compterait actuellement une quinzaine de partis, de syndicats, d’associations ainsi que des personnalités. Peu bavard et plutôt enclin à écouter les questions, Ahmed Benbitour a rappelé que l’ANC était ouverte à toutes «les tendances politiques», «aux citoyens» et «à toutes les initiatives allant vers le changement». «Ce n’est pas une union ou une fusion, mais une alliance où toute organisation ou parti pourra conserver son autonomie. Nous travaillerons ensemble, dans la transparence, pour mettre en place les moyens pacifiques du changement», a indiqué Ahmed Benbitour. Pour l’heure, une plate-forme de revendications et un programme de travail sont en train d’être élaborés par les délégués. «Nous n’avons pas de président ni de porte-parole. Nous n’avons pas encore terminé notre travail. Cela serait fait quand tout sera prêt», a-t-il ajouté. Le 18 mars prochain, l’Alliance nationale pour le changement tiendra son premier meeting à la salle Atlas de Bab El Oued, à Alger, à partir de 15 heures. Les délégués de l’ANC ont par ailleurs affirmé qu’ils envisageaient d’organiser d’autres meetings dans différentes régions du pays pour mobiliser les citoyens et toutes les forces de ce pays.
I. B.

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