Actualités : MASCARA
Situation explosive à Sig


Vers 11h, alors que nous regagnons le centre-ville, on nous signale des incidents devant le siège de la daïra vers lequel se dirigeaient de nombreuses voitures de police. Les brigades anti-émeutes y sont déployées et l’on est interpellé par les traces de feu, les cailloux et autres projectiles lancés par les manifestants sur le siège de la daïra.
Un témoin nous dira que les contestataires avaient demandé à être reçus mais ils ont été dispersés par la police. Dans la cité des Olives, rien n’augurait de bon sachant ce qui s’était passé la semaine écoulée lors d’un précédent rassemblement devant la daïra et la zone industrielle, paralysée durant plusieurs jours par des jeunes chômeurs qui ont, par ailleurs, fait état de graves accusations contre le bureau de main-d’œuvre, parlant carrément de corruption. A ceci s’ajoute «le mépris» affiché par le chef de la daïra de Sig à l’endroit des citoyens. Ces propos nous avons eu à les entendre chez ceux qui en cette matinée de samedi se trouvaient encore sur les sites de Mdina Jdida (la Nouvelle-Ville) et à la cité des 202 logements qu’ils avaient squattés dans la soirée de vendredi à partir de 21 h. Des logements sont fermés, alors que, eux, sont dans le besoin. Ils ont été délogés le samedi vers sept heures. Quand nous nous sommes rendus sur les lieux, nous avons remarqué un important dispositif policier. D’un côté, des citoyens dont de nombreuses femmes drapés de l’emblème national, et, de l’autre, des policiers. Ils s’observaient. L’atmosphère est tendue, certains nous déclarent qu’ils ont été dispersés à coups de bombes lacrymogènes. Tous tirent à boulets rouges sur le chef de daïra, dont ils réclament le départ. Un citoyen nous dirige vers l’ex-domaine Zaghloul où des familles habitent à proximité dans des conditions effroyables. Notre interlocuteur nous déclare qu’il vient de rentrer de Libye. Nous nous rendons dans un autre lieu, où ont également été squattés la veille des logements. Des objets personnels et de la literie se trouvent sur le sol. Là aussi, l’on tient le même langage et à un citoyen de nous déclarer qu’ils ne quitteront pas les lieux avant de poursuivre : «Alors que l’on attend le maire et le chef de daïra, l’on nous envoie la police. Ils sont décidés à ne pas quitter les lieux. Il y a rupture de confiance entre les citoyens et les responsables locaux». La situation était encore explosive hier après-midi. Aujourd’hui, les 180 logements illégalement occupés ont été vidés de leurs indus occupants.
M. Meddeber

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