Corruptions : Quand des gens commencent à partir en flammes, les dictatures tremblent

COUP DE FEU. C’était le 16 janvier… 1969. Jan Palach, un étudiant tchécoslovaque de 20 ans, s’immolait par le feu à Prague, pour protester contre l’invasion de son pays par les chars soviétiques. Il avait vu, comme d’autres jeunes à l’époque, des photos de bonzes se suicider ainsi au Vietnam.
Ce mouvement-là avait commencé le 11 juin 1963, à Saigon : Thich Quang Duc, un bonze de 73 ans, s’était assis en tailleur dans la rue, s’était embrasé puis s’était consumé, sans bouger, pour protester contre le régime dictatorial proaméricain (et catholique) de Diem, qui fut renversé cinq mois plus tard. Quand des gens commencent à partir en flammes, les dictatures tremblent. En Tunisie, le suicide de Mohamed Bouazizi, 26 ans, le 17 décembre, a lancé le mouvement qui amené au départ de Ben Ali. Depuis, en Algérie, en Mauritanie, en Egypte, il y a eu d’autres embrasements, d’autres morts par le feu. Ce geste, c’est le bout du bout du désespoir. Mais c’est surtout un geste public, spectaculaire, devant un bâtiment officiel ou sur une place. Un signe fou dans l’horreur du monde.

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