Actualités : ORAN : JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA FEMME
Une fleur remplacerait-elle la revendication des droits ?


A sa création, la Journée internationale de la femme était l'occasion symbolique de revendiquer davantage de droits pour les femmes du monde entier. En Algérie, elle est de plus en plus réduite à une demi-journée chômée et payée où des femmes se contentent d'une fleur et d'un déjeuner entre copines ! Clara Zetkin aurait été déçue si elle avait eu l’occasion d’assister à cela ! Heureusement, en Algérie, il y a aussi celles qui acceptent avec plaisir la fleur (ou tout autre cadeau), tout en revendiquant leurs droits légitimes.
Qui est Clara Zetkin ? Eh bien, c’est celle qui avait proposé pour la première fois d’organiser une journée internationale des femmes. Il s’agit d’une journaliste allemande Clara Zetkin, directrice de la célèbre revue Die Gleichheit (L’égalité), qu’elle a fondée en 1890. «C’est à Copenhague, en 1910, lors de la deuxième Conférence internationale des femmes socialistes, que l’allemande Clara Zetkin a proposé, pour la première fois, d’organiser une Journée internationale des femmes, en vue de servir à la propagande en faveur du vote des femmes. La conférence avait réuni une centaine de femmes, venues de 17 pays, et adopté aussitôt cette proposition, inspirée de manifestations d’ouvrières qui s’étaient déroulées aux États-Unis en 1908 et 1909. Le 8 mars 1914, les femmes avaient réclamé le droit de vote en Allemagne. Elles l’ont obtenu le 12 novembre 1918». Le but de cette journée était d'instituer le droit de vote des femmes, d’obtenir de meilleures conditions de travail et plus généralement une égalité entre hommes et femmes. Qu’en est-il aujourd’hui de cette journée symbolique en Algérie ? Est-elle réduite seulement à une journée chômée et payée, où les femmes profitent uniquement de cet après-midi où elles sont à l’honneur ? Afin d’y répondre, nous avons donné la parole à plusieurs femmes. Siham (22 ans, étudiante) : «Je vais être sincère, pour moi, ce n’est qu’un jour férié de plus, un jour où les femmes ont la permission de faire la fête. C’est triste qu’on soit réduites à attendre le 8 Mars pour ça». Pour sa part, Khalida, 35 ans, journaliste dira : «A voir comment est fêté le 8 Mars en Algérie, il ne représente rien qu’un jour où on constate que certains hommes méprisent encore plus la femme». Nawel, 25 ans, étudiante, : «Cette journée me renvoie aux militantes du monde, telles que Simone Veil, Clara Zetkin, Assia Djebbar, Wassila Tamzali, Malika Mokaddem, Souad Khoudja... Toutes des femmes qui s'indignent, dénoncent les maltraitances faites aux femmes, réclament le droit à l'avortement, à la contraception, l’égalité des salaires. En ce jour, ma pensée va aussi aux mamans maghrébines partagées entre le travail à la maison et à l’extérieur et l’éducation des enfants. Mon souhait est que, durant cette journée, toutes les femmes prennent conscience de leurs valeurs, droits et dignité.» Fatma, 40 ans, enseignante à l’université et membre d’une association qui défend les droits des femmes : «Un moment de recul pour faire le bilan d'une année d'action dans le domaine des droits des femmes. Un moment fort d'actions pour renforcer les rangs des associations et du mouvement des femmes démocrates, en réfléchissant et affinant les stratégies à mettre en œuvre pour pénétrer les milieux populaires. » Ryma, 25 ans étudiante : «La journée du 8 Mars en Algérie ou ailleurs ne représente pas grand-chose pour moi, je suis juste fière des femmes qui se sont battues pour que ce jour existe». Meriem, 25 ans étudiante : «Le 8 Mars n'a jamais représenté un jour de fête pour moi, mais un rappel annuel de la condition de la femme dans les pays arabo-musulmans. Un jour où nous devrions faire le bilan ou le constat de la situation : avons-nous avancé dans la lutte pour l'égalité ? Notre contribution à l'émancipation de notre société est-elle réellement reconnue ? Qu'en est-il de la violence (physique et psychologique) faite aux femmes ? Nous devons êtres fières d'être femme tous les jours et pas uniquement le 8 mars». Aïcha, 35 ans, secrétaire : «La journée du 8 Mars ne représente rien de particulier pour moi, la demi-journée qui nous est accordée est insignifiante, car la femme active ou bien celle au foyer devrait avoir tous ses droits et une égalité entre les sexes». Pour Hayat, 38 ans, dentiste : «Le 8 Mars ne me renvoie pas du tout à une quelconque lutte. Pour moi, c’est une journée ordinaire où je sors manger avec mes copines, j’ignore même qui a instauré cette fête, mais quelle qu’elle soit cette personne, merci pour cette aprème de libre». Pour Linda, 31 ans, assistante de direction : «Ce jour-là me révolte, car une grande majorité de femmes s’imaginent que c’est vraiment leur journée et acceptent les roses qu’on leur offre comme si c’était un grand acquis pour la femme, qui vaut Nawel, 25 ans, étudiante, : «Cette journée me renvoie aux militantes du monde, telles que Simone Veil, Clara Zetkin, Assia Djebbar, Wassila Tamzali, Malika Mokaddem, Souad Khoudja... Toutes des femmes qui s'indignent, dénoncent les maltraitances faites aux femmes, réclament le droit à l'avortement, à la contraception, l’égalité des salaires. En ce jour, ma pensée va aussi aux mamans maghrébines partagées entre le travail à la maison et à l’extérieur et l’éducation des enfants. Mon souhait est que, durant cette journée, toutes les femmes prennent conscience de leurs valeurs, droits et dignité.» Fatma, 40 ans, enseignante à l’université et membre d’une association qui défend les droits des femmes : «Un moment de recul pour faire le bilan d'une année d'action dans le domaine des droits des femmes. Un moment fort d'actions pour renforcer les rangs des associations et du mouvement des femmes démocrates, en réfléchissant et affinant les stratégies à mettre en œuvre pour pénétrer les milieux populaires. » Ryma, 25 ans étudiante : «La journée du 8 Mars en Algérie ou ailleurs ne représente pas grand-chose pour moi, je suis juste fière des femmes qui se sont battues pour que ce jour existe». Meriem, 25 ans étudiante : «Le 8 Mars n'a jamais représenté un jour de fête pour moi, mais un rappel annuel de la condition de la femme dans les pays arabo-musulmans. Un jour où nous devrions faire le bilan ou le constat de la situation : avons-nous avancé dans la lutte pour l'égalité ? Notre contribution à l'émancipation de notre société est-elle réellement reconnue ? Qu'en est-il de la violence (physique et psychologique) faite aux femmes ? Nous devons êtres fières d'être femme tous les jours et pas uniquement le 8 mars». Aïcha, 35 ans, secrétaire : «La journée du 8 Mars ne représente rien de particulier pour moi, la demi-journée qui nous est accordée est insignifiante, car la femme active ou bien celle au foyer devrait avoir tous ses droits et une égalité entre les sexes». Pour Hayat, 38 ans, dentiste : «Le 8 Mars ne me renvoie pas du tout à une quelconque lutte. Pour moi, c’est une journée ordinaire où je sors manger avec mes copines, j’ignore même qui a instauré cette fête, mais quelle qu’elle soit cette personne, merci pour cette aprème de libre». Pour Linda, 31 ans, assistante de direction : «Ce jour-là me révolte, car une grande majorité de femmes s’imaginent que c’est vraiment leur journée et acceptent les roses qu’on leur offre comme si c’était un grand acquis pour la femme, qui vaut beaucoup plus que cela, et au-delà de la valeur du cadeau, sa lutte et ses revendications sont mises de côté.» Il faut dire qu’en dehors de ces témoignages retranscrits fidèlement plus haut, une grande majorité de femmes interrogées nous confient qu’elles se battent comme elles le peuvent au quotidien pour revendiquer, à leur manière, certains droits, en s’imposant au côté des hommes, et que recevoir des fleurs ou bien des cadeaux, en ce jour, ne devrait pas constituer un tort. Au contraire, par ce geste, il est reconnu à la femme qu’elle existe et qu’elle a sa place dans la société. D’autres femmes, en majorité âgées de moins de 30 ans, se montrent plus radicales dans leurs convictions quant à la symbolique de cette journée qui devrait, selon elles, reprendre sa valeur ayant motivé celles qui l’avaient instaurée, en luttant davantage et en revendiquant des droits que même des milliards de fleurs ne pourraient remplacer.
Amel B.

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