Le quatorzième congrès de la Fédération maghrébine des maladies respiratoires se tiendra du 12 au 14 du mois en cours, à Alger. Son objectif : tracer une politique sanitaire commune entre les cinq pays du Maghreb.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Une enquête réalisée en 2008 a révélé que la prévalence des maladies respiratoires dans les pays du Maghreb est quasi identique. Le professeur Nafti, chef de service pneumologie au CHU Mustapha-Pacha et président de la Fédération maghrébine des maladies respiratoires, qui a animé, hier, une conférence de presse au centre d’ El Moudjahid, a indiqué que 3,1% de la population adulte et 3,5% des enfants aussi bien en Algérie, en Tunisie ou au Maroc sont des asthmatiques. Cette prévalence s’applique également pour les autres maladies comme le cancer, le tabagisme ou les bronchites aiguës. Partant de cette idée, les professionnels des cinq pays du Maghreb qui se réuniront à Alger, la semaine prochaine, dans le cadre du 14e congrès de la Fédération maghrébine des maladies respiratoires, pour débattre de cette maladie dans la région, vont essayer de dégager un plan d’action maghrébin pour les années à venir. Ces acteurs de la santé vont unifier leurs recherches dans le domaine des maladies respiratoires. D’ailleurs, le professeur Nafti propose d’aller vers des achats de médicaments groupés. Une option, dira-t-il, qui permettra à ces pays de négocier le prix d’achat du médicament. Par ailleurs, évoquant l’état des lieux des pathologies respiratoires en Algérie, l’intervenant a indiqué que 8 millions d’Algériens souffrent d’infections respiratoires, dont 800 000 formes aiguës avec un taux de mortalité de 3%. La tuberculose touche 20 000 nouveaux cas par an, dont 10 000 sont des cas contagieux. 500 000 personnes sont atteintes de bronchites aiguës dont 5 000 décèdent annuellement. Concernant le tabagisme, le professeur a indiqué qu’il est la première cause du cancer des poumons qui touche entre 3 000 à 4 000 personnes par an. 15 000 personnes meurent chaque année à cause du tabac, soit 45 personnes par jour. Le conférencier a indiqué que 30% des femmes dont le mari fume meurent suite à un cancer des poumons et 25% des enfants dont les parents fument développement des maladies respiratoires. 47% des jeunes âgés de plus de 15 an, fument, soit un jeune sur deux. Les femmes fumeuses représentent 9%. Une enquête réalisée en 2006 en milieu scolaire a révélé que 3% d’élèves dans le cycle primaire fument entre 3 à 4 cigarettes par jour. Dans le moyen, ils sont 12% à fumer entre 5 à 10 cigarettes et au lycée, le taux est de 26%. Pour réduire ce taux, le professeur a interpellé les pouvoirs publics à augmenter le prix de la cigarette de sorte qu’elle devienne inaccessible. Le conférencier a également préconisé que d’ici 10 à 20 ans, 80% de la population algéroise développera des maladies respiratoires si rien ne se fait d’ici là en matière de prévention.
S. A.

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