Monde : FAWZI BASLI, REPRÉSENTANT DE L’OFFICE NATIONAL TUNISIEN DU TOURISME EN ALGÉRIE :
«Regagner la confiance des touristes»


Durement frappé par les semaines de troubles qui ont conduit à la chute de Ben Ali, le tourisme en Tunisie a enregistré, le mois de janvier, une baisse de 40% des recettes par rapport à la même période de l’an dernier. Selon les responsables tunisiens du tourisme, février sera également «moins bon». «Nous faisons le tour des pays amis et nous aurons dans les prochains jours des contacts intensifs avec les tour-opérateurs et je pense que le secteur peut récupérer vers le printemps», tient à affirmer le responsable de l’ONTT en Algérie.
Une grande campagne d’image et de séduction, intitulée «I Love Tunisia», a été lancée récemment par le ministère du Commerce et du Tourisme tunisien. Cette campagne qui intervient un mois après la révolution tunisienne, a pour objectif majeur d’inciter les touristes à visiter la Tunisie libre et démocratique. Elle a, également, l’ambition de soutenir la relance du tourisme tunisien qui occupe une place de choix dans le paysage économique et social du pays. Pour tenter de relancer l'économie tunisienne après la révolution et encourager les étrangers et les expatriés à revenir dans le pays, le ministère du Tourisme vient de dévoiler une campagne en ligne d'un genre tout nouveau. «C'est une initiative intelligente basée sur la prise de conscience par les citoyens des efforts de la nation pour polir l'image de la Tunisie et de l'importance d'un investissement dans cette nouvelle image qui a captivé le monde entier», a déclaré M. Faouzi Basli, représentant de l’Office national tunisien du tourisme en Tunisie.
Une reprise au printemps

Selon le représentant de l’ONTT, qui se veut rassurant, la Tunisie devrait retrouver au printemps son niveau d’avant les troubles qui ont fait fuir des milliers de visiteurs étrangers. «D’ici là, nous devons rassurer les tour-opérateurs sur l’état de la sécurité du pays et engager une campagne de promotion», dit-il.
Le Soir d’Algérie : Quelle est la situation actuelle du tourisme en Tunisie après la révolte du jasmin ?
Fawzi Basli :
Tout d’abord, je tiens à saluer tous mes compatriotes, en cette occasion, qui, au prix de leur vie, se sont engagés dans une action libératrice et salutaire pour tout le peuple tunisien. Concernant la situation du tourisme, je peux affirmer que le retour à la normale est effectif. Les commerces ont repris aussi bien que l’activité industrielle et les transports. Aussi, le couvre-feu a été levé, ce qui représente, à mon avis, un signe fort attendu par les professionnels du tourisme pour préparer la relance de la destination, que tous souhaitent rapide. Même si dans l’immédiat, en effet, il y a une faible activité touristique, je suis convaincu que cela ira irréversiblement dans le sens de l’amélioration. Et cela, pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que la Tunisie a capitalisé plusieurs décennies d’expérience, de savoirfaire dans le domaine du tourisme. Elle a développé pendant toutes ces décennies une image. Celle d’un pays profondément hospitalier, et celle d’une destination privilégiée dans le Bassin méditerranéen. Elle dispose d’un corps de professionnels, dans l’hôtellerie et le tourisme aux compétences avérées. Ensuite, parce que les événements survenus en Tunisie constituent une véritable révolution, qui ne va, en aucun cas, dans le sens contraire d’une pratique du tourisme. Au contraire. Le tourisme, désormais, évoluera dans un vent de liberté qui a très peu d’égal par ailleurs et qui ne peut être que d’effet positif aussi bien pour les professionnels, les investisseurs, que sur les touristes eux-mêmes. L’image de la destination touristique tunisienne ne pourra qu’en tirer profit. Enfin, au fil de toutes ces nombreuses années, la Tunisie a acquis et consolidé sa place de destination privilégiée auprès de pays émetteurs, et donc de millions de touristes, qui, j’en suis convaincu, ne manqueront pas très rapidement de se manifester. A commencer par nos frères algériens, qui ne manqueront pas, par fraternité, par solidarité, de se diriger vers la Tunisie comme les années précédentes.
Qu’en est-il des infrastructures hôtelières ?

Depuis la révolution, le tourisme a été gravement affecté, la moitié du parc hôtelier est inoccupée et l’autre moitié est fermée. En outre, il n’y a pas eu vraiment de dégâts importants, bien au contraire, les Tunisiens ont su préserver leurs acquis en matière d’infrastructures hôtelières. Ce que la Tunisie gagnera à la faveur de cette révolution est incommensurable. Sur le plan de la dignité, mais aussi, dans l’amélioration de l’image de la Tunisie, dans l’encouragement et la facilitation du climat des affaires et des investissements. Nous avons donc tout à gagner.
Un dernier mot ?
Mon dernier mot sera pour nos frères algériens dont le soutien et la sympathie ont été exemplaires. Je les invite à continuer à faire confiance à la Tunisie pour leurs vacances. La Tunisie est prête à les accueillir comme toujours, avec tout le respect et tous les égards. Après avoir réussi à se défaire de son «syndrome du 7 novembre», la Tunisie affiche un nouveau visage. La destination a aujourd’hui gagné en notoriété et son capital sympathie a nettement progressé aux yeux du monde et particulièrement auprès de nos frères algériens. En témoignent, d’ailleurs, les nombreux messages de sympathie reçus de partout par les professionnels du tourisme tunisien émanant du monde entier.
Imed Sellami

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