Actualités : ORAN
Vers la radicalisation du mouvement


Loin d’avoir rassuré les étudiants, l’émission de l’ENTV diffusée dimanche soir ayant regroupé un directeur central du ministère de l’Enseignement supérieur, des chefs d’établissements et des étudiants, a produit un effet contraire, comme nous avons pu le constater auprès d’étudiants de l’USTO.
«C’est le gouvernement et le ministre qui nous poussent à la radicalisation. “Chaâlouha”…», lâche Karim, au milieu d’un brouhaha de ses camarades. En effet, deux points, essentiels aux yeux des étudiants mais qui restent en suspens, provoquent aujourd’hui une radicalisation du mouvement de protestation. En effet, depuis hier, il est question d’un blocage total des universités à Oran et d’une grève générale illimitée. Les examens, dans bien des départements et des facultés, ont été reportés dans la plupart des cas, en dépit des intimidations et pressions pour faire entrer les étudiants dans leurs amphis, comme cela s’est passé, hier matin, au département pharmacie de l’INESM. Pour rappel, les étudiants de ce département avaient observé une marche avant-hier qui les avaient menés de l’IGMO à l’INESM. A l’USTO, la colère gronde à nouveau dans le campus, puisqu’il est prévu maintenant le blocage total : «Nous exigeons d’être consultés pour l’élaboration du nouveau décret et nous ne voulons pas que ce soient les organisations UGEL, UNEA et les autres qui parlent en notre nom… Nous ne voulons plus de ces gens-là, des vendus !» râle un jeune étudiant, et une autre de ses camarades de poursuivre plus loin : «Nous exigeons que le diplôme d’ingéniorat soit au même échelon que le master : ce sont deux diplômes bac+5. Pourquoi vouloir dévaloriser ceux qui sont toujours dans le système classique ainsi que leurs diplômes ?» De son côté, le vice-recteur à la pédagogie de l’USTO atteste que «les étudiants seront consultés dans le cadre de discussions qui vont se faire au niveau des départements et des facultés ainsi qu’à l’échelle régionale… ». Pour ce qui est de l’équivalence entre le diplôme d’Etat d’ingénieur et le master, notre interlocuteur assure qu’elle sera reconnue. Des précisions qui n’arrivent plus à convaincre les étudiants sur tous les campus, où la défiance du pouvoir et de l’administration est la seule alternative qui leur reste.
Fayçal M.

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