Actualités : MALGRÉ LA RÉPONSE FAVORABLE DONNÉE PAR L’EMPLOYEUR
Les conducteurs de train refusent de reprendre le travail


Les conducteurs de train sont la clé du dénouement de la crise qui paralyse le rail depuis quarante-huit heures. Malgré les décisions prises lors de la réunion de négociations de dimanche dernier, les conducteurs refusent catégoriquement de reprendre le travail. Ils revendiquent une indemnité spéciale.
Abder Bettache - Alger (Le Soir) - La réunion de négociation qui s’est tenue tard dans la soirée de dimanche dernier a été ponctuée par la satisfaction de la quasi-totalité des points contenus dans la plate-forme de revendications transmise à la direction générale de la SNTF. En effet, dans un document dont nous détenons une copie, il est indiqué, qu’«après examen de la plate-forme de revendications présentée par le partenaire social, il a été retenu la mise en application du déroulement de carrière de l’ensemble des cheminots sur la base de deux années par échelon calculé à partir de l’année 2000, la mise en application de l’avancement à partir du dernier grade acquis avant l’année 2000 sur la même base, soit deux années par échelon, et la mise en application des propositions de réaménagement du régime indemnitaire comprenant huit points, dont l’IEP, le panier, la prime de traction, la prime de risque, le taux du bon de manœuvre, le point indiciaire du calcul de la PRK et de l’IDRP». La délégation de l’UGTA, conduite par son secrétaire national chargé des conflits sociaux, Telli Achour, et du conseiller du SG, Saïd Hadid, en compagnie des cadres de la fédération de la SNTF, a tenté durant six heures de convaincre l’employeur représenté en la circonstance par le directeur général, son DRH et le directeur de la DRF d’Alger quant à «la légitimité des revendications des cheminots». Il a fallu des «interventions extérieurs », dit-on, pour que la direction générale de la SNTF lâche du lest et donne suite aux revendications des travailleurs du rail. Toutefois, malgré cette avancée qualifiée de «notable», la reprise du travail n’a pas eu lieu provoquant ainsi une paralysie totale du trafic notamment dans la région centre. La radicalisation de la position des conducteurs a contraint tant les syndicalistes de la fédération que la direction générale de la SNTF à reprendre langue hier en tentant de dénouer la crise. Pour rappel, les syndicalistes dénoncent, notamment, le système d’attribution des échelons, qualifié de «défaillant» et les «flagrantes inégalités salariales entre les travailleurs». L’attribution des échelons, la grille des salaires négociée en mai 2010, suivie d’une mauvaise application, selon les syndicalistes, constituent également la pomme de discorde. «Ces défaillances ont eu des conséquences négatives sur la carrière des cheminots, entre autres deux ans pour passer d’un échelon à un autre.» La direction générale de la SNTF a été destinataire d’une plate-forme de revendications, dont l’augmentation des primes de panier et de déplacement pour le personnel roulant, les indemnités du régime particulier (IDRP), les indemnités de l’expérience professionnelle (IEP), ainsi que la révision et le déroulement de carrière. Du côté de l’employeur, on indique que «la balle est dans le camp des syndicalistes». Noureddine Dakhli, directeur des ressources humaines, dira à cet effet : «Nous avons tenté de raisonner les cheminots pour ne pas priver les citoyens de ce moyen de transport très prisé, notamment par les habitants des banlieues algéroises et ceux des autres wilayas du pays, en vain.» Pour ce même responsable, «le problème est d’ordre organisationnel». «Nous avons proposé une solution alternative qui sera mise en application graduellement et qui touchera d’ici peu l’ensemble des cheminots, mais les syndicalistes campent sur leurs positions », a-t-il indiqué.
A. B.

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