Culture : FILM
Kung fu panda en version kabyle


Un groupe de jeunes bénévoles a réussi le pari de doubler en tamazight des productions cinématographiques hollywoodiennes.
La dernière est Kung fu panda de Mark Osborne et John Stevenson devenu Quezbul en version kabyle. «C’est plutôt une adaptation qu’un doublage, car il y a des choses qui ne collent pas avec la réalité sociale algérienne», nous a rectifié Smaïl Saïd Lhadj, un de ces jeunes bénévoles. Devinant certainement que nous étions sceptiques et «méfiants» sur la question du respect des droits d’auteur, il nous précisera que ce travail a été réalisé avec l’accord des boîtes américaines productrices des films. Joignant le geste à la parole, il nous montre deux lettres provenant de Dreamworks Animation et de Blue Sky Studio et comportant les réponses favorables des deux studios. Smaïl Lhadj est, «par principe», contre le piratage qui, estime-t-il, porte préjudice à l’auteur et à la création intellectuelle et artistique. Pour lui, celui qui commet ce délit est comparable à un pirate des mers qui pille son propre navire. Avant Quezbul, Smaïl Saïd Lhadj, des membres de sa famille et ses amis, avaient adapté les trois épisodes des aventures de Pucci de la saga Ice age ( L’âge de glace) produits par Blue Sky Studios et réalisées par Carlos Saldanha, d’après un scénario de Peter Ackerman. Ce travail a commencé en 2007 avec Pucci I. Les deux autres suites (en kabyle) de cette saga ont été adaptées, respectivement, en 2009 et en 2010. Quezbul produit par Edition Ciné Kabyle, et distribué par Igawawen, est sorti sur le marché algérien il y a une dizaine de jours. Smaïl Saïd Lhadj et ses amis opèrent avec leurs propres moyens. Mais une fois le produit achevé, ils vont le proposer à des éditeurs et à des distributeurs professionnels. Ceux-ci vont ensuite le lancer sur le marché sous formes de supports DVD et VCD. «Le travail que nous essayons de faire dans les normes internationales entre dans le cadre de la promotion de la culture amazighe. L’image véhicule beaucoup de choses et nous avons vu comment ces derniers temps les médias ont pu faire changer des systèmes », expliquera-t-il. Au cours de la discussion (décontractée), nous n’avons pas pu nous empêcher de lui demander pourquoi lui et ses amis n’ont pas commencé par faire le doublage en kabyle de productions cinématographiques algériennes. «Nous avons pensé à cela et nous aimerions bien faire le doublage de films de guerre algériens comme par exemple l’Opium et le Bâton. Mais le problème, c’est qu’il est plus facile de décrocher un contrat avec les Américains qu’avec des producteurs algériens», a-t-il répondu, avec une pointe d’amertune. La bureaucratie, encore et toujours ?
K. B.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable