Actualités : ILS ONT OBSERVÉ UN ÉNIÈME SIT-IN DEVANT LE SIÈGE DE LA WILAYA DE BOUIRA
Les propriétaires de fusils de chasse désemparés


Ils avaient le cœur gros comme ça, hier, les propriétaires de fusils de chasse. Le wali, et pour la énième fois, a refusé de les rencontrer, les renvoyant, comme d’habitude, au chef de cabinet. Un chef de cabinet qu’ils avaient rencontré, depuis le début de leur protestation en 2003, à plusieurs reprises, et ils en avaient assez de ses promesses sans lendemain.
Hier, ils étaient des dizaines à se rassembler devant le siège de la wilaya, dans l’espoir de voir le wali afin de s’assurer de certaines informations faisant état de nouvelles directives du ministère de l’Intérieur concernant ces fusils de chasse remis aux autorités au début des années 1990. Or, à leur grand désespoir, et encore une fois, le wali était absent, et les propriétaires de fusils de chasse se sont vu orientés vers le chef de cabinet. Sur place, ils avaient exigé de voir le wali mais après que le chef de cabinet leur rappela qu’il était absent et qu’il le remplaçait, ils ont refusé de parler avec ce dernier quittant même son bureau. Cela étant, à l’extérieur, ils étaient là à fustiger les responsables de la wilaya, et certains d’entre eux, à l’image de Tahar Demmouche de Takerboust, sont allés jusqu’à proposer de bloquer l’autoroute jusqu’au départ du wali. Cependant, d’autres se voulaient plus modérés, à l’image de Moussaoui Ahmed, de Haizer, 63 ans, qui ne partage pas l’avis de son compère, mais qui appelle cependant les responsables du pays à leur restituer les armes ou bien les tuer. Ou encore Zerkak Mohamed de Saharidj qui rappelle les promesses jamais tenues du chef de cabinet et le refus du wali de les recevoir. En somme, beaucoup parmi les présents sont en colère contre ce mépris qui ne dit pas son nom. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. Des rumeurs font état de décisions prises en haut lieu quant à la remise imminente des armes à leurs propriétaires, mais, pour le moment, ces pères de famille, qui avaient accepté un jour de remettre leurs fusils de chasse aux autorités, sont ignorés et personne parmi les responsables de la wilaya, à commencer par le wali, ne veut les recevoir, ne serait-ce que par égard à leur âge, afin d’éclairer leur lanterne. Pour rappel, au niveau de la wilaya de Bouira, ils sont quelque 12 000 citoyens à avoir remis aux autorités militaires, surtout au niveau des brigades de gendarmerie et des Sûretés urbaines, leurs fusils de chasse au début des années 1990. Depuis 1998, soit juste après que la situation sécuritaire se soit améliorée, tous les fusils de chasse remis au niveau des Sûretés urbaines furent restitués à leurs propriétaires. Cependant, ce ne fut pas le cas pour les fusils de chasse remis aux brigades de gendarmerie. A Bouira, près de 9 000 fusils de chasse sont concernés, et à ce jour, seuls quelques dizaines ont été restitués à leurs propriétaires.
Y. Y.

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