Actualités : Les 220 travailleurs de l’INPED en grève illimitée

Les 220 travailleurs de l’Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED) de Boumerdès observent un arrêt de travail illimité.
«Nous voulons sauver notre institut jadis réputé pour être un joyau versé dans la formation dans le secteur de l’industrie, aujourd’hui tombé en désuétude, à cause de la mauvaise gestion», déclarent en chœur les grévistes. «DG dégage !» «Nous exigeons le changement du DG !» «El moudir haggar !» (le directeur est méprisant) «Où est le ministère !?» sont les quelques slogans affichés par les protestataires à l’entrée de cet établissement de formation. Il est clair que les contestataires focalisent leur colère sur le responsable numéro un de l’INPED, Abderrahmane Mouffek, accusé par les travailleurs de mener cet institut vers la faillite. Les grévistes ont, par ailleurs, empêché leur patron de disposer du véhicule de service et lui ont fermé au nez la porte du réfectoire de l’établissement. «Il jeûnera comme nous !» crient les travailleurs. Le DG de l’INPED, quant à lui, refusé de répondre aux questions des journalistes sur cette grève. Il y a lieu de préciser que les grévistes dénoncent le comportement de la section UGTA qui, selon eux, refusent d’encadrer et, par conséquent, de cautionner cette action «légitime de revendication.» Pour les travailleurs protestataires, les syndicalistes, faute de les défendre contre les abus de leur directeur, se sont alignés sur ses thèses. «C’est parce que les élus de la section sont régularisés et leurs proches ont été recrutés», écrivent les travailleurs en grève, dans leur déclaration. «C’est clair, il leur a rempli la bouche et ils ne peuvent pas parler», ironise un travailleur. Nous avons, en vain, tenté de recueillir la version du SG ou de l’un des membres de cette section. Dans leur plate-forme de revendications, les travailleurs en grève exigent, comme on l’a vu, le départ du DG et dénoncent l’attribution de formation et de promotions sur des critères clientélistes et régionalistes. Pour étayer leurs dires, ils nous présentent, le docteur Hadjout, doctorat en management, 42 ans de service à l’INPED, mais totalement marginalisé «Pour un doctorat et 42 ans d’expérience à l’INPED, je touche un net de 55 000 DA», assène le concerné. Les grévistes demandent la révision sérieuse de la convention collective, laquelle est également rejetée par le conseil d’administration. Ce projet d’accord fait, selon cette déclaration, la part belle à une catégorie de cadres et marginalise des cadres moyens et les travailleurs. Les grévistes se solidarisent à l’occasion avec leurs collègues que le DG avaient expulsés avec femme et enfants de la résidence de l’institut et sans que la section syndicale lève le petit doigt. Ces familles végètent depuis plusieurs mois en face de l’INPED, où elles ont passé les rudes journées et nuits d’hiver sous la toile et des cartons. «On n’a pas idée d’expulser 5 familles de ses propres collaborateurs, des femmes dont une est enceinte, des enfants dont un handicapé, pour installer deux célibataires, en vue de leur attribuer des logements, des salaires et des formations et de surcroît sans rien faire», dit amèrement un des grévistes. De manière générale, au-delà de leur colère et des revendications qu’ils formulent, les grévistes, dont une bonne moitié sont des cadres, insistent sur un volet essentiel de leur revendication : la nécessité du sauvetage de l’INPED, outil par excellence de la performance dans l’industrie du pays.
Abachi L.

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